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Mon Mulhouse2
22 février 2008

Métrobus censure une affiche de Courrier sur Sarkozy

Métrobus censure une affiche de Courrier sur Sarkozy
                                   

      

La régie publicitaire de la RATP refuse à l'hebdomadaire une affiche où il est écrit: "Vu de Madrid, Sarkozy ce grand malade".

Confirmation d'un drôle de climat: Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, a décidé de censurer une affiche de l'hebdomadaire Courrier International. Image obscène? Trop violente? Non. Un simple titre de journal sur Nicolas Sarkozy, signé de nos confrères espagnols d'El Pais qui, une fois traduit, a provoqué des sueurs froides chez les dirigeants de la régie autonome: "Vu de Madrid, Sarkozy ce grand malade".

Titre original: "Sarkozy, c'est fini", en français dans le texte...

Depuis quelques semaines, chez Courrier, les guetteurs de la presse internationale sentent le vent tourner autour de la popularité du président de la République. Articles de plus en plus critiques, éditos cinglants, chroniques assassines: à l'image de sa chute dans les sondages, la cote européenne de Nicolas Sarkozy s'effondre à longueur de colonnes.

Pour marquer le coup, l'hebdomadaire décide de publier, dans le numéro sorti ce jeudi, quatre articles particulièrement durs, dont celui de Lluis Bassets, directeur adjoint de la rédaction d'El Pais. Une plume acérée et respectée qui, le 14 février dernier, autour du titre "Sarkozy, c'est fini" (en français), brosse le portrait d'un chef d'Etat malade. Malade de quoi? De son "ego hypertrophié", explique le journaliste, inscrivant le nouvel élu dans la longue lignée des pathologies présidentielles de la Ve République:

"L'infirmité dont souffre Sarkozy n'a pas la gravité du cancer de la prostate de Mitterrand, mais elle affecte cet organe vital qu'est l'ego, et qui souffre d'une hypertrophie probablement irréversible."

Comme d'habitude, la rédaction de Courrier s'est creusée les méninges pour trouver un titre adéquat, toujours différent du titre original de l'article. Après réflexion, cela donne:

"Sarkozy, ce grand malade"

Vu la qualité du papier et de son auteur, le titre se transforme en appel de Une:

"Vu de Madrid: Sarkozy, ce grand malade"

Deux versions de la même affiche, finalement refusée par Métrobus

Comme souvent dans l'année, Courrier International accompagne sa sortie d'une campagne d'affichage sur les bus et dans le métro. Le projet d'affiche arrive entre les mains de Métrobus, régie publicitaire de la RATP, plusieurs jours avant diffusion. Le premier projet présenté est le suivant:

Refus de Métrobus, qui demande une modification de l'affiche. Etonnement de Courrier International, qui, dans un esprit de compromis, propose une deuxième version:

Nouveau refus de Métrobus, qui n'avance pas de raison précise. Serait-ce l'effet Ryanair, affaire dans laquelle les avocats de Nicolas Sarkozy ont obtenu devant les tribunaux réparation pour une atteinte au droit à l'image? Ou l'effet SMS, après la plainte pour "faux et usage" déposée contre le Nouvel Observateur?

Il existe un autre précédent à cette histoire, raconté par Libération. En septembre 2006, lorsque Nicolas Sarkozy n'était que candidat. Dans le rôle de l'offenseur, Télérama, qui voulait utiliser le message ironique d'un lecteur. Refus de Métrobus.

En conclusion de son article, Lluis Bassets, n'hésitait pas à dresser un parallèle inquiétant sur les moeurs publiques du beau royaume de France:

"Mais là, ce qu'il a obtenu déprime à nouveau beaucoup de Français: il a mis la République à la hauteur de la Principauté de Monaco."

La direction de Métrobus, qui compte le groupe Decaux et le groupe Publicis parmi ses principaux actionnaires, n'a pas répondu à notre demande de réaction.

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