Avant la réforme du statut, les syndicats de fonctionnaires veulent du pouvoir d'achat
LE MONDE | 04.02.08 | 11h19 • Mis à jour le 04.02.08 | 11h46
Les fonctionnaires ont, eux aussi, une
feuille de route pour la réforme. François Fillon, le premier ministre,
en a fixé les grandes lignes et le calendrier, lundi 4 février, lors
d'une rencontre avec les représentants des cinq confédérations (CFDT,
CFE-CGC, CFTC, CGT et FO) et des trois fédérations de fonctionnaires,
l'UNSA, la FSU et Solidaires.
Après une série de conférences à l'automne 2007 consacrées à
l'évolution du statut, le premier ministre souhaite engager des
discussions sur les conséquences de la réforme de l'Etat. Déjà
esquissées par le président de la République, Nicolas Sarkozy, en
septembre à Nantes, puis lors de la cérémonie des vœux à Lille, elles
concernent la mobilité et les parcours professionnels dans les trois
fonctions publiques (Etat, hôpitaux et collectivités territoriales),
les passerelles avec le secteur privé, la formation, et les
rémunérations.
RÈGLES DU DIALOGUE SOCIAL
Les syndicats doivent ainsi se prononcer sur des propositions pour encourager les départs de salariés de l'Etat dont l'emploi est supprimé. Les projets de textes, envoyés aux syndicats vendredi 1er février en prévision d'un examen au Conseil supérieur de la fonction publique en mars, prévoient des primes d'incitation ainsi que des aides à la reconversion.
Parallèlement, M. Fillon veut engager la négociation pour changer les règles "du dialogue social". Deux dispositions, particulièrement controversées, concernent le rôle des commissions administratives paritaires – où sont examinées les mutations – et le financement des syndicats. Le gouvernement envisage de subventionner directement les organisations en supprimant la pratique des détachements.
Les syndicats de fonctionnaires sont prêts à discuter les étapes de cet "agenda social". Mais ils attendent avec impatience les propositions de revalorisation salariale du gouvernement, qu'Eric Woerth, ministre du budget, a prévu de communiquer, mardi 5 février, avant une réunion de négociation le 18. Après les deux journées de grève du 20 novembre 2007 et du 18 janvier, M. Woerth a concédé qu'une revalorisation indiciaire, principale revendication des syndicats, serait prévue. En 2007, seule une augmentation générale de 0,8 % a été accordée, en février. La hausse envisagée pour 2008 n'atteindra pas toutefois le niveau de l'inflation.
Sans en préciser le mécanisme, le ministre a promis une dotation de rattrapage de pouvoir d'achat pour les fonctionnaires de l'Etat – 17% d'entre eux, selon l'Insee –, dont la rémunération indiciaire a progressé moins vite que l'inflation depuis 2000. Favorable à des mesures individuelles et catégorielles, le ministre du budget devrait enfin détailler le "travailler plus pour gagner plus" dans la fonction publique, incluant les heures supplémentaires et le rachat des journées de RTT.