Guerre virtuelle et mobilisation réelle contre la Scientologie
D.R.
La guerre est déclarée contre la Scientologie, le 10 février 2008.
C'est une guerre d'un nouveau genre que subit depuis plusieurs jours l'Eglise de scientologie. Différents sites Internet de la secte sont visés par des "hacktivistes" du Réseau et un personnage-groupe imaginaire appelé Anonymous.
Au vu des moyens mis en œuvre contre le média new-yorkais, un groupe de hackers et cybermilitants publie alors, le 16 janvier, un communiqué en anglais : il déclare une guerre totale baptisée "Project Chanology" à la secte et annonce vouloir s'attaquer à ses infrastructures. "Nous voulons protéger le droit à la liberté d'expression, un droit systématiquement bafoué par l'Eglise de scientologie afin de faire taire ses adversaires", affirme-t-il. Très vite, il passe à l'action.
Des attaques de DDOS (Distributed Denial of Service – attaques par "déni de service") sont lancées depuis des machines piratées, mais aussi – et c'est la nouveauté – depuis des ordinateurs individuels dont les utilisateurs ont téléchargé un logiciel spécifique. Le principe : inonder les principaux sites de la secte de milliers de requêtes afin de les faire crouler sous la demande, de les ralentir ou de les rendre inaccessibles.
Dans le même temps, des hackers, spécialistes de l'intrusion, se lancent dans la recherche d'informations confidentielles sur les différents ordinateurs et réseaux de l'Eglise de scientologie, et mettent en ligne quelques milliers de documents, dictionnaires et rapports internes. Pétitions en ligne, harcèlement par fax "page noire" (afin d'utiliser le maximum d'encre), ou encore organisation de rassemblements devant les différents sièges et églises recensés dans le monde, la mobilisation organisée via des groupes créés sur Facebook prend aussi corps dans le monde réel.
En réponse à ces attaques, la secte change de serveurs d'hébergement le 20 janvier. 711chan.org, le serveur principal des hackers, est à son tour attaqué et tombe, obligeant le groupe à se trouver une autre base. Depuis, la guerre sur le Web continue. Elle se jouera aussi "in real life" (dans la vraie vie donc) le 10 février, date d'une grande manifestation prévue dans plusieurs métropoles mondiales, New York, Toronto, Berlin et Paris.