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Mon Mulhouse2
29 octobre 2007

Christine Albanel : "Il faut une meilleure répartition du gâteau publicitaire"

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Christine Albanel : "Il faut une meilleure répartition du gâteau publicitaire"
         

LE MONDE | 26.10.07 | 15h15  •  Mis à jour le 26.10.07 | 17h25

L'image “http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2007/09/24/h_9_ill_958629_albanel.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.

La commission des affaires culturelles de l'Assemblée nationale a voté, mercredi 24 octobre, un amendement qui prévoit une hausse de 2 euros de la redevance. Nicolas Sarkozy y est opposé. Quelle est votre position ?

Je suis défavorable à cette hausse. C'est dans le cadre d'une vaste réflexion sur la réforme des statuts et des missions de France Télévisions que l'on doit aborder la question de son financement, par la redevance comme par la publicité. Le chantier de la réglementation publicitaire dans les médias doit être ouvert avec prudence. Sur les 32,5 milliards d'euros de dépenses publicitaires en France, seulement 11,8 milliards sont investis dans les médias. Nous devons réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour que ces investissements s'orientent davantage vers les médias. Une réflexion va être engagée avec les différents acteurs pour permettre une meilleure répartition du gâteau publicitaire, sans qu'aucun média ne soit défavorisé. Cela bénéficiera aussi à la création car la publicité n'est pas l'ennemie de la création.


Le PDG de France Télévisions, Patrick de Carolis, s'est vu refuser une coupure publicitaire dans les programmes de flux de France 2. La question du financement de l'audiovisuel public reste posée...

Le contrat d'objectifs et de moyens (COM) signé avec France Télévisions est objectivement favorable, avec une hausse de 3,5 % en 2008, 2,9 % en 2009 et 2,6 % en 2010. Cela montre un engagement fort de l'Etat. Je souhaite que l'audiovisuel public ait plus de moyens pour faire davantage de programmes culturels et populaires aux heures de grande écoute. Je n'ai pas une vision catastrophiste de la place de la culture au sein du groupe, car des choses intéressantes se font, comme l'adaptation de Guerre et Paix ou la collection Maupassant. Néanmoins, en fiction, il y a un travail à mener sur l'écriture. Les productions américaines ont imposé de nouvelles pratiques. Nous pouvons accompagner ce travail.

Etes-vous pour une fusion des chaînes de France Télévisions ?

Je n'y suis pas favorable dans l'immédiat. On ne va pas revenir à l'ORTF. Mais des synergies pourraient être mises en oeuvre dans les ressources humaines, l'informatique, les finances, la comptabilité, les moyens de production des rédactions... Il y a chez certains le fantasme de la BBC, mais ce "modèle" a ses limites. C'est une très lourde machine, et cela ne correspond pas à notre histoire.

La baisse des audiences des chaînes publiques n'est-elle pas inquiétante ?

Il y a un souci. Surtout à France 2, où la baisse est plus marquée. Une part du public est attirée par les chaînes de la télévision numérique terrestre (TNT), qui a créé une révolution. Les télévisions doivent évoluer et être inventives.

M. de Carolis réclame la préemption de quatre fréquences pour la télévision mobile personnelle. Aura-t-il gain de cause ?

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) considère qu'une quinzaine de chaînes seront disponibles en TMP. Dans ces conditions, l'Etat pourrait préempter 3 canaux pour l'audiovisuel public. Par ailleurs, je peux vous révéler que nous avons choisi France 2 pour être diffusée en haute définition sur la TNT.

Des rumeurs évoquent un remplacement de M. de Carolis à la tête de France Télévisions. Sont-elles fondées ?

Ce ne sont que des rumeurs. Son mandat court jusqu'en 2010.

Etes-vous favorable à une fusion de RFI et France 24 comme le préconise un rapport interne ?

Je suis pour la rationalisation des forces. Il faut prendre le meilleur de ce qui existe à TV5, France 24, RFI, en précisant les missions, et en ménageant les partenaires extérieurs. Il faut arriver à créer un ensemble cohérent et efficace.

La presse écrite vit une période difficile. Comment voyez-vous l'avenir des quotidiens ?

En 2008, les aides à la presse ont augmenté de 6 % par rapport à 2007, soit 288 millions d'euros, c'est la plus forte augmentation de notre budget. Nous nous sommes engagés à financer le plan de développement des nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), avec une aide à la modernisation de la distribution qui est passée de 8 à 12 millions d'euros. Ce plan commence à porter ses fruits, ce dont témoigne l'ouverture de nouveaux marchands de journaux.

LVMH est en train de racheter Les Echos. Les journalistes s'inquiètent pour leur indépendance. Qu'en pensez-vous ?

J'ai rencontré le patron de LVMH, Bernard Arnault. J'ai reçu les salariés des Echos et de La Tribune. Des garanties ont été données. Nous sommes dans une affaire privée. Les journalistes, je les crois indépendants. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de passer par une loi.

Comment réagissez-vous aux attaques du ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, qui vous a accusée de "mal connaître vos dossiers" et souhaite que la culture soit rattachée à son ministère ?

C'est souvent un jeu de liguer les ministres les uns contre les autres. Pour ma part, je n'ai pas d'état d'âme. Je travaille, j'ouvre beaucoup de chantiers, les uns après les autres. E la nave va...

Propos recueillis par Sylvie Kerviel et Pascale Santi

Article paru dans l'édition du 27.10.07.

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