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Mon Mulhouse2
25 octobre 2007

La face cachée de Rachida Dati

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La face cachée de Rachida Dati
3. Ses études

La rumeur a enflé pendant l'été. Elle court désormais tout Paris: la garde des Sceaux aurait usurpé ses diplômes. L'affaire est devenue tellement sensible que même le ministère de l'Intérieur a fini par s'en émouvoir. Jusqu'à présent, Rachida Dati n'a pas voulu se justifier face à ces «ragots». L'Express a enquêté sur la véracité de ses diplômes. Un seul de ses titres reste sujet à caution.

En 1985, la jeune femme s'inscrit à l'université Dijon-Bourgogne, en Deug de sciences économiques. Trois ans plus tard, en juin 1988, elle est diplômée. L'un de ses profs de l'époque, Jean-Jacques Friboulet, devenu économiste de renom, enseigne à l'université suisse de Fribourg. «Je ne l'ai jamais revue, mais je l'ai immédiatement reconnue lors de sa nomination, confie-t-il à L'Express. C'était un cas d'école. A cette époque, dans mon cours sur la répartition des revenus, les enfants de la deuxième génération étaient très rares, surtout les filles. J'avais remarqué sur sa fiche qu'elle travaillait de nuit dans une clinique, mais elle ne se plaignait jamais. Elle était animée d'un vrai fighting spirit.» L'esprit de combat...

A l'automne de 1988, l'étudiante s'inscrit à l'université Paris II-Panthéon-Assas, à deux pas du Luxembourg. La faculté confirme qu'elle en est sortie, en 1991, avec en poche une maîtrise de sciences économiques, option «gestion des entreprises». Peu après, Rachida Dati bénéficie, on l'a vu, d'une aide de Matra pour s'inscrire au prestigieux Institut supérieur des affaires (ISA), qui dépend du groupe HEC. Elle se présentera dans toutes ses biographies comme une «ancienne élève» de l'ISA. Ce qui est exact. Elle n'a, en revanche, jamais obtenu le diplôme final. Selon l'école, il lui manquait deux «électifs», des matières à option indispensables pour obtenir le titre. La ministre reconnaît aujourd'hui que son diplôme n'a pas été validé, mais affirme avoir obtenu tous ses modules. Elle évoque un «différend» avec HEC. Toujours est-il qu'en 1995 Simone Veil et Marceau Long l'incitent à opter pour la magistrature. Rachida Dati doit donc se remettre aux études et obtenir au minimum une maîtrise de droit, indispensable pour devenir juge. Elle opte pour le droit public général et s'inscrit à Paris I-Panthéon-Sorbonne. Elle bénéficie alors d'un dispositif en vigueur à l'époque, la validation des acquis professionnels (VAP) - l'administration retient ses douze années d'expérience dans le monde du travail - ce qui lui épargne de passer au préalable sa licence de droit. Selon Paris I, elle obtient sa maîtrise en 1996.

Du fait de son âge, 30 ans, elle ne peut prétendre emprunter la voie royale: le concours d'entrée à l'Ecole nationale de la magistrature. Il lui faut par conséquent miser sur une «procédure d'intégration sur titres». Son dossier est instruit par la hiérarchie judiciaire. Il fait état de deux maîtrises, de cours suivis à l'ISA. Et - curieusement - de l'obtention d'un «MBA européen du groupe HEC-ISA». Or, rappelons-le, selon la grande école, elle n'a jamais obtenu le diplôme... Erreur, maladresse ou, comme souvent, volonté d'aller vite, trop vite?

En tout cas, le 18 novembre 1996, le parquet général de Versailles (Yvelines), sous la signature de Vincent Lamanda et de Jean-Pierre Plantard, émet un «avis favorable» à l'intégration à la magistrature de «Mlle Dati». Le rapport de quatre pages évoque une «jeune femme déterminée, à la personnalité affirmée et brillante», disposant d'une «expérience professionnelle variée, à dominante économique et politique». Le dossier relève ses «excellentes attestations», dont celles de Simone Veil et de Marceau Long. Deux magistrats reçoivent la candidate, à l'époque. Jean-Pierre Bonthoux est toujours sous le charme: «Son dossier, marqué par le caractère éblouissant des avis émis par les personnalités sollicitées, sortait du lot. Mais j'ai surtout été frappé par sa personnalité pétillante. On ne pouvait qu'accrocher.» Maryvonne Caillebotte est également séduite: «J'ai passé deux heures avec elle. En conclusion, je lui ai dit: "Vous allez intégrer notre corps, mais je pense que vous ne resterez pas longtemps parmi nous, car vous vous y sentirez à l'étroit."»

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