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Mon Mulhouse2
4 février 2008

Le réchauffement de la planète entraîne une "désertification" croissante des océans


Le réchauffement de la planète entraîne une "désertification" croissante des océans

En mer comme sur les terres émergées, le désert est un espace privé de végétaux photosynthétiques. Les chercheurs ont donc cartographié les zones où la quantité de chlorophylle - donc de micro-algues - est très faible. La superficie de ces zones augmente dans quatre bassins : Atlantique nord et sud, Pacifique nord et sud. L'Atlantique nord est le plus touché avec une croissance moyenne de ses déserts de 8,3 % par an. L'océan Indien, lui, semble relativement épargné.

Comment s'explique le phénomène ? Les chercheurs sont parvenus à le mettre en relation avec la température des eaux de surface. Plus celle-ci s'accroît, moins l'activité photosynthétique y est forte : lorsque les couches supérieures de l'océan - celles qui bénéficient de la lumière du soleil - sont plus chaudes, elles tendent à moins se mélanger aux eaux des profondeurs, qui sont froides.

Or ce mélange est nécessaire à la croissance du plancton végétal puisque ce sont les eaux profondes qui, poussées par les courants marins, amènent vers la surface les nutriments indispensables à la croissance du phytoplancton. D'autres phénomènes peuvent aussi être invoqués, comme le ralentissement des courants marins, dû à l'afflux d'eau douce aux latitudes moyennes et hautes.

Les principales explications tiennent au changement climatique en cours. "Il est cependant impossible d'affirmer que la tendance que nous observons sur les dix dernières années est en intégralité due au réchauffement climatique, ni qu'elle va se poursuivre dans l'avenir", précise cependant Mélanie Abécassis (université d'Hawaï, Honolulu), coauteur de ces travaux. Les modèles simulant le réchauffement climatique prévoient une expansion des déserts océaniques "dix à vingt fois moins rapide que ce que montrent les observations", ajoute-t-elle.

Deux conclusions sont donc possibles : soit les modèles sous-estiment considérablement les effets du changement climatique sur la biologie marine ; soit une part du phénomène résulte d'autres facteurs. Il est ainsi possible que l'expansion récente soit, en partie au moins, causée par des cycles décennaux non encore décrits par les scientifiques. Cependant, un indice plaide en faveur d'une solution principalement liée au réchauffement. "Les bassins sujets à un appauvrissement de leurs eaux sont tous les quatre soumis à des forçages (c'est-à-dire des contraintes externes) différents, pourtant ils semblent suivre la même tendance", observe ainsi Mélanie Abécassis.

Parvenir à trancher la question revêt une importance certaine : la désertification des océans aura un impact sur les ressources halieutiques, mais aussi sur la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone (CO2). En prospérant, les micro-algues fixent en effet des quantités considérables de CO2 atmosphérique.

Leur effondrement rapide pourrait donc conduire les climatologues à revoir à la hausse leurs prévisions d'augmentation de température moyenne pour la fin du siècle.

Stéphane Foucart

Article paru dans l'édition du 05.02.08.

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Commentaires
F
François Garczynski 10.02.08 <br /> ingénieur du génie rural des eaux et des forêts (retraité depuis 2002)<br /> ; <br /> <br /> Courriel ouvert à Réforme à propos de Faut-il avoir peur de l¹avenir ? par Alain Houziaux 07-13.02.08<br /> <br /> Questions de vocabulaire<br /> J¹écris des textes numérotés selon mois et année (abrégé 2 derniers chiffres) : nouvelettes (abrégé ntte) avec 1 ou 2 pages, nouvelles (abrégé nlle) avec plus de 2 pages et courriels. Un tel courriel est un arbuste ou courriel ouvert avec 1 à 2 pages; ses pièces jointes sont des rameaux dont le premier est l¹arbuste ou courriel ouvert transformé en rameau ; d¹autres sont des nouvelettes, nouvelles, notes de lecture (abrégé ndl) et précédents arbustes, etc.<br /> <br /> Je serais l¹une des rares personnes de culture scientifique ne contestant pas le réchauffement, mais l¹hypothèse de l¹attribuer à la combustion du carbone fossile, en supposant une augmentation de l¹activité solaire. Cette augmentation expliquerait des étés particulièrement chauds depuis plusieurs siècles et surtout des réchauffements durant des dizaines ou centaines de milliers d¹ans à l¹ère primaire, augmentant d¹abord l¹activité de la flore surtout marine jusqu¹à entraîner la raréfaction de CO2 dans l¹air : la flore se contentait de bouffer (=littéralement aspirer) le carbone lourd 13C, qui augmentait dans les dépôts marins.<br /> <br /> Des océanographes dont notamment Mélanie Abécassis (université d¹Hawaï, Honolulu) ­ travaux à paraître dans Geophysical Research Letters ­ ignoreraient ces réchauffements antérieurs, selon une hypothèse inverse à la leur : l¹augmentation de température des eaux de surface diminuerait l¹activité photosynthétique (ndl " désertification "Šocéans d¹après Stéphane Foucart Le Monde 15.01.08).<br /> <br /> Écrire ŒRéfugiés climatiques¹ avec photo de désert au sol craquelé par la sécheresse sans végétation, sous-titré ŒŒLa disparition de l¹espèce humaine peut et doit être envisagée¹¹, c¹est critiquable. Car des famines aggravées jusqu¹à l¹effondrement de civilisations, Jared Diamond les attribue surtout à la déforestation 1 (ndl effondrement). Or ce qui épuisait les récoltes et entraînait le dépôt de sédiments de sol dans les lacs Mayas et les marais de l¹île de Pâques, ce n¹était pas la déforestation mais la suppression des arbres champêtres. Écrire ŒŒdes actions terroristes que les ressortissants des pays pauvres pourraient mener à l¹encontre de pays riches¹¹ et ŒŒla pauvreté des pays du Sud risque en effet de s¹aggraver (Š) par contrecoup pour le Nord¹¹, c¹est aussi critiquable. Mieux vaudrait le faire savoir aux candidats kamikazes. Car la famine survenait de moins en moins vite mais non moins sûrement de l¹équateur chez les Mayas au cercle polaire chez les Vikings du Groenland, à cause d¹un soleil moins en ardent au Nord qu¹au Sud.<br /> <br /> Faudrait-il encore repartir à zéro pour Réforme, en refaisant un puzzle de données sur l¹environnement à diverses échelles d¹espace et temps, prouvant les rôles indissociables du phytoplancton marin, de l¹arbre et des microbes du sol surtout jusqu¹à une distance égale à 10 fois la hauteur de l¹arbre ?<br /> <br /> Dans son dernier livre (2) (ndl je suis redevenu chrétien), Jean-Claude Guillebaud critique la parcellisation du savoir et le réductionnisme avec l¹aphorisme de Mark Twain ŒŒQuand on a pour seul outil un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous¹¹. Pour autant, il dit que le savoir encyclopédique à la façon de Pic de la Mirandole, animé par la volonté de Œtout savoir¹, n¹est plus de mise et parle de conciliations à trouver, rapports dialogiques à instaurer et messages à transmettre d¹une discipline à l¹autre. Il y a une vingtaine d¹années, j¹avais écrit à mon professeur René Dumont, qui m¹avait répondu par une seule phrase : je ne suis pas Pic de la Mirandole. L¹interdisciplinarité, ce n¹est pas vouloir Œtout savoir¹ mais franchir des frontières, seulement quand le besoin s¹en fait sentir.<br /> <br /> Jetez un ¦il à la philosophie du norvégien Jon Elster (3) : ŒŒTel Ulysse qui s¹attache au mât de son bateau pour ne pas céder au chant des sirènes (Š), les démarches de préengagement et d¹autocontrôle à la Ulysse jouent un rôle crucial¹¹. Vous écrivez : ŒŒIl faudra inventer une agriculture adaptée et trouver des solutions pour héberger les ŒRéfugiés climatiques¹ ¹¹. Mes sirènes vous chantent de replanter des arbres et ça marche, d¹après des exemples dans des pays du Sahel (4), à multiplier de l¹équateur au cercle polaire.<br /> <br /> 1.Jared Diamond (2007) : Effondrement, Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie Gallimard traduit de l¹anglais (Etats-Unis) par Agnès Botz et Jean-Luc Fidel p. 120-124<br /> 2. Jean-Claude Guillebaud (2007) : Comment je suis redevenu chrétien Albin Michel p. 42-44, 197-202<br /> 3.Le monde selon les grands penseurs actuels (2007) : Jon Elster un rationaliste subversif par Pascal Engel SCALI Le Nouvel Observateur p. 137-145<br /> 4.Ibrahim Nahal (2004) : La désertification dans le monde : causes, processus, conséquences, lutte L¹Harmattan p. 122
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