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Mon Mulhouse2
23 janvier 2008

Les Français en force à Davos

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Au Forum économique mondial de Davos, le 22 janvier. | REUTERS/STEFAN WERMUTH

REUTERS/STEFAN WERMUTH

Au Forum économique mondial de Davos, le 22 janvier.

          

Les Français en force à Davos
         

LE MONDE POUR MATINPLUS | 23.01.08 | 07h03  •  Mis à jour le 23.01.08 | 07h03

Longtemps boudé par la France, le Forum économique mondial (World Economic Forum) de Davos est aujourd'hui revenu en grâce. Pas moins de soixante-quinze Français se sont inscrits à la 38e édition, qui se tient du 23 au 27 janvier dans la célèbre station des Alpes suisses. Une cinquantaine de dirigeants d'entreprise et trois ministres, dont le premier d'entre eux, François Fillon, feront le déplacement.

Sensible à ce changement de ton, Klaus Schwab, président du forum, interrogera en personne le Premier ministre durant 30 minutes, demain. Thème de l'intervention : "la France en mouvement". Certes, la date tombe mal. Jeudi, c'est le jour choisi par les fonctionnaires pour faire grève. Certes, les organisateurs du forum ont longtemps espéré accueillir Nicolas Sarkozy en personne. Le président de la République a une sérieuse excuse : les dates de Davos coïncident exactement avec celles de son voyage officiel en Inde. Cela lui évitera de croiser le Français qui est la cheville ouvrière du Forum : Richard Attias, président de Publicis Live, filiale de Publicis chargée de mettre l'événement en scène et d'organiser l'intendance. L'homme avec qui Cécilia Sarkozy fit son "escapade américaine" en 2005.

Outre François Fillon, deux ministres seront du voyage : Christine Lagarde, la ministre de l'Economie et de l'Emploi (qui précipite son retour de Delhi pour participer à Davos), et Bernard Kouchner, le ministre des Affaires étrangères. Par ailleurs, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, fera également le déplacement.

Il y a quelques années, les chefs d'entreprise français avaient tendance à snober Davos. Un événement trop mondain et trop anglo-saxon à leurs yeux. Aujourd'hui, sans doute parce que le monde est plus complexe et incertain, ils s'y rendent beaucoup plus volontiers. Davos, qui attend cette année 2 400 participants, est un lieu où l'on fait des affaires. C'est là que, voici tout juste un an, Carlos Ghosn, le PDG de Renault-Nissan, a rencontré Shai Agassi, le partenaire avec qui il vient de lancer une voiture électrique en Israël. "C'est aussi à Davos que j'ai fait la connaissance de plusieurs dirigeants asiatiques", raconte celui qui redressa naguère le numéro deux japonais de l'automobile. Cette année, le plus mondialisé des patrons français aura l'occasion de discuter avec le Premier ministre japonais, mais aussi avec deux nouveaux venus… de France : Christian Streiff, son homologue de Peugeot-Citroën, et Michel Rollier, patron de son ancien employeur, Michelin.

Davos, ce ne sont pas uniquement des conférences publiques. Ce sont aussi des réunions très discrètes entre industriels du même secteur, qui payent le prix fort pour ces discussions loin de tout micro. On ne saura donc (malheureusement) pas ce que Jean-François Cirelli (Gaz de France), Pierre Gadonneix (EDF), Anne Lauvergeon (Areva) ou Gérard Mestrallet (Suez) se diront, ni ce qu'ils diront à leurs homologues, en marge du forum officiel.

En 2007, les financiers faisaient assaut d'optimisme et les politiques étaient pessimistes, craignant une intervention américaine en Iran. Les temps ont changé. En 2008, la crise financière internationale sera au centre des discussions. Tout le "gratin" de la planète finance sera présent. Il y aura des banquiers américains (dont Lloyd Blankfein, le patron de Goldman Sachs qui vient de toucher une prime de 68 millions de dollars), des régulateurs, des patrons de fonds souverains… et des banquiers français venus affiner leur analyse, comme Edmond Alphandéry (CNP Assurances), Daniel Bouton (Société Générale).

La crise financière donnera à plusieurs Français un rôle de premier plan. Les exposés de Dominique Strauss-Kahn (FMI) et de Jean-Claude Trichet (Banque centrale européenne) feront partie des moments forts. Jean-François Théodore, numéro deux de la Bourse euro-américaine Nyse Euronext, donnera sa lecture des événements boursiers. Et Jacques Attali viendra parler croissance.

Signe que les Etats sont de retour sur la scène internationale, on n'aura jamais vu autant de chefs d'Etat (27) et de ministres (113) dans la station suisse. Face à un tel aréopage, la France a décidé de la "jouer solidaire". En toute discrétion, Christine Lagarde a récemment réuni à Bercy les PDG qui feront le déplacement. Objectif : leur donner des munitions pour vanter la compétitivité de la France. D'ailleurs, la France a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Pour la première fois, elle a décidé d'organiser Le gala de clôture, samedi. Au moins 1 500 invités sont attendus. Au lieu d'offrir le voyage à quelques "people" français, le président de l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII), Philippe Favre, a décidé de séduire les investisseurs en mettant en valeur de jeunes artistes français ou étrangers qui s'épanouissent en France, comme la soprano coréenne Yun Jung Choi ou la compagnie Wanted de danseurs hip-hop dirigée par Sonia Rem, érigés en symboles de "la France en mouvement".

Frédéric Lemaître

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