Le "commando Cécilia" en Libye raconté dans un livre

Société

Le "commando Cécilia" en Libye raconté dans un livre

AP | 09.01.2008 | 18:30

Dans le livre "Ruptures" à paraître jeudi, les journalistes Michaël Darmon et Yves Derai racontent par le menu une opération "commando" menée le 24 juillet par l'ex-épouse du chef de l'Etat Cécilia Sarkozy en Libye pour libérer les infirmières et le médecin bulgares.

Envoyée sur place par Nicolas Sarkozy pour négocier leur libération, Cécilia, alors première dame de France, décide de passer à la vitesse supérieure après de longues heures de tractations. Dans leur ouvrage publié aux Editions du Moment, les deux journalistes racontent qu'elle aurait alors demandé aux policiers de son escorte de forcer la prison des soignants bulgares.

"Cécilia dévoile son plan à ses hommes et leur lance sur le ton du défi: 'c'est le moment de prouver que vous en avez!'", affirment les auteurs. "Les bodyguards font sauter les verrous des cellules de Djoudeida avec leurs armes de poing! Dans l'Airbus, la James Bond Girl de Neuilly suit le déroulement de l'intervention grâce à son téléphone sécurisé", poursuivent MM. Darmon et Derai.

"La pagaille est à son comble" et "les infirmières doivent fuir la prison en courant et s'engouffrer dans des Jeep qui foncent vers l'aéroport, sans sirènes ni lumière", poursuivent-ils. "Je ne sais pas si je pourrai retourner là-bas un jour", confiera Cécilia Sarkozy à l'un des auteurs.

Qualifiant le colonel Kadhafi de "sinistre personnage", Cécilia Sarkozy a raconté aux auteurs qu'il refusait de la regarder lorsqu'il s'adressait à elle. "Il ne voulait pas traiter avec une femme, sans doute pour des raisons religieuses. Je l'ai regardé droit dans les yeux et je lui ai expliqué que, quoi qu'il fasse, je ne repartirai pas sans les infirmières", leur a-t-elle rapporté.

Le médecin et les infirmières ont été détenus en Libye pendant huit ans, sous l'accusation d'avoir inoculé le virus du SIDA à plus de 400 enfants à l'hôpital de Benghazi. Ils affirment avoir été torturés.

Ils avaient été libérés le 24 juillet après une ultime médiation dans laquelle s'était impliquée Cécilia Sarkozy. Cette dernière les avait accompagnés à Sofia à bord d'un avion de la République française, en présence de la commissaire européenne Benita Ferrero-Waldner et du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant qui participaient aux négociations.

Une commission d'enquête parlementaire a été créée pour examiner les conditions de libération des infirmières et les éventuelles contreparties accordées à Tripoli. Claude Guéant a déjà été entendu, mais l'Elysée a exclu que Cécilia Sarkozy le soit. AP