Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Mulhouse2
5 décembre 2007

Quel avenir désire Ségolène Royal ?

marianne2

Quel avenir désire Ségolène Royal ?

L'ex-candidate socialiste espère des « retrouvailles » avec ses électeurs en 2012. Mais d'ici là…



« Comment on sort la gauche de l'impasse ? Par un dépassement, c'est à dire en prenant ce qu'il y a de plus utile dans chaque courant », expliquait, lundi soir, Ségolène Royal lors du débat, auquel elle ne participa qu'à peine, organisé au théâtre du Rond-Point par Le Monde avec Alain Krivine, Henri Weber et Manuel Valls. Selon sa vision, il convient de prendre « ce qu'il y a de bon » dans chaque sensibilité de l'opposition. La gauche pourrait ainsi picorer « l'impartialité de l'Etat » des centristes et de François Bayrou ou la générosité des altermondialistes. Rien de très nouveau finalement, puisque c'était déjà ce qu'elle avait laissé entendre pendant la campagne.

Mais six mois après le scrutin, personne ne craint plus de gêner Royal, qui se trouve du coup soumise au feu de la critique. Le fabiusien Claude Bartolone fustige sa volonté d'alliance avec François Bayrou, révélée dans l'ouvrage qui sort aujourd'hui, Ma Plus belle histoire, C'EST VOUS, et demande à Ségolène Royal de préciser « son projet, sa stratégie et sa conception de la gauche ». Car si les ambitions de la présidente du Conseil général de Poitou-Charentes sont connues – elle promet à ses lecteurs et à ses électeurs des « retrouvailles », sans doute en 2012 – la façon dont elle compte s'y prendre demeure pour l'instant très mystérieuse. Lorsque la presse l'interroge sur ses projets, Ségolène Royal botte systématiquement en touche, préférant l'exercice de l'auteur en promotion à celui de la femme politique en action.

Il faut donc chercher du côté de ses proches pour tenter d'y voir, un peu, plus clair. Selon Jean-Louis Bianco, son ancien directeur de campagne, Désirs d'avenir a survécu à la campagne. « Ni club, ni parti bis », cette structure est cencée avoir deux vocations : attirer des sympathisants qui ne sont pas forcément membres du PS et faire travailler ensemble quelques experts et personnalités politiques. Côté experts, on connaît les économistes Thomas Piketty, Philippe Aghion, et la sociologue Dominique Méda. Mais les rangs sont moins serrés que pendant la campagne, qui a fait naître frustrations et/ou déceptions. A titre d'exemple, Bruno Rebelle, ancien directeur de Greenpeace et expert sur les questions environnementales, est plus attiré par des structures moins « politiques ». Côté politiques, son ancien directeur de cabinet Christophe Chantepy a également pris du champ, Julien Dray, quoiqu'il en dise, et surtout Arnaud Montebourg aussi… Reste la question : un livre, un clan, une candidate, mais pour quoi faire ?

Continuer d'exister, peut-être, en premier lieu, malgré les tirs de barrages des courants du PS qui lui sont opposés et souhaiteraient la voir disparaître. Face à l'alliance des têtes de gondole strauss-kahniennes et fabiusiennes qui lui demeurent hostiles, Ségolène Royal multiplie les rencontres pour tenter de rallier des personnalités et de nouer les alliances qui lui auraient été salutaires avant l'élection. Au plan des propositions, que ce soit sur le thème du référendum européen, sur la réforme des régimes spéciaux ou pour réclamer un « Grenelle du pouvoir d'achat », elle s'aligne systématiquement sur les positions de Solférino. Objectif : montrer qu'elle « joue collectif », comme le répètent ses proches. Mais le grand mystère demeure : quelle sera sa stratégie aux municipales et lors du Congrès de 2008 ? Toutes les suppositions sont permises. Tandis que certains affirment qu'elle pourrait « y aller » si Bertrand Delanoë se lançait, lui aussi, dans la bataille, d'autres, comme François Rebsamen ou Michel Sapin, lui conseillent plutôt d'envoyer au front un de ses proches. Par exemple… François Rebsamen ou Michel Sapin. En attendant, inutile de répondre à de trop nombreuses questions. Il faut tenir. Cinq ans, si possible.


Mercredi 05 Décembre 2007 - 00:32

A. Borrel

Publicité
Commentaires
Mon Mulhouse2
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité