Bockel en forme

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Bockel en forme

       

30/11/2007-10h57 - Rubrique coordonnée par Irène Inchauspé - © Le Point.fr

                                                                              

Deux jours après le lancement en grande pompe de son parti "Gauche moderne", Jean-Marie Bockel, secrétaire d’État à la Coopération, boit du petit lait. Un sondage commandé par l’UMP le donne gagnant haut la main aux municipales à Mulhouse. Il réunirait en effet 61 % des voix au second tour face au candidat socialiste, Pierre Freyburger (39 %). En cas de triangulaire avec le MoDem, Bockel, le maire sortant, atteindrait 59 % contre 37 % pour le PS. Parmi ses électeurs, 88 % proviennent de l’UMP et, toujours selon ce sondage, il conserverait un tiers de l’électorat de gauche.

Comments

[Alphonse]

Le secrétaire d'Etat à la Coopération, qui vient de créer un nouveau parti, « Gauche moderne », a présenté hier ses premiers candidats aux municipales. Il entend montrer qu'un sarkozysme de gauche peut exister.

Cette conférence de presse était un peu décalée au moment où le président et le gouvernement sont accaparés par le dossier des banlieues et la recherche de mesures en faveur du pouvoir d'achat, mais Jean- Marie Bockel a puisé dans l'actualité une justification de sa démarche : « Il y a deux ans, lors de la crise des banlieues, j'avais plaidé pour la nécessité de transcender les lignes » sur ce dossier, a déclaré l'ancien sénateur maire PS de Mulhouse, rallié depuis à Nicolas Sarkozy. Devenu secrétaire d'Etat à la Coopération, il a officiellement lancé hier son nouveau parti « Gauche moderne ». L'objectif : montrer lors de la campagne municipale qu'un sarkozysme de gauche peut exister, et donc semer le trouble dans le camp adverse.

En l'absence du chef de l'Etat et de François Fillon (qui avait envoyé un mot de soutien), six membres du gouvernement, dont Jean-Louis Borloo, Roger Karoutchi et André Santini (Nouveau Centre) avaient fait le déplacement pour dire tout le bien qu'il pensait de la démarche. L'Elysée avait dépêché deux de ses conseillers : Georges-Marc Benamou, qui vient d'adhérer au mouvement, et Dominique Paillé, qui veille sur l'opération et fait le lien avec l'UMP.
Un discours à affiner

Jean-Marie Bockel a affirmé hier qu'il disposait « aujourd'hui » de 107 candidats, destinés à élargir le socle des listes de droite. Pas de star parmi la quinzaine de noms divulguée - Jean-Marie Bockel est encore « en discussion » avec Jean-Marie Cavada, issu du MoDem - mais les portes sont grandes ouvertes aux déçus et autres dissidents (souvent pour des raisons locales) des partis de gauche : le maire sortant de Pau Yves Uriéta, l'ex-député PS Philippe Sanmarco qui négocie avec Jean-Claude Gaudin à Marseille ou encore un adjoint Divers gauche de Schiltigheim (Alsace) Jean-Marie Kutner. Marielle Gallo (l'épouse de Max, en rupture avec la gauche depuis longtemps) et Sophia Chikirou (ex-fabiusienne entrée en dissidence aux dernières législatives) briguent des places sur Paris. Mais, en Alsace comme dans la capitale, l'UMP renâcle. Georges-Marc Benamou, lui, serait le bienvenu à Nice sur la liste de Christian Estrosi mais il « hésite ».

Le discours reste à affiner. Jean-Marie Bockel donne pour mission à son parti de « porter en France le discours des gauches européennes », se réclamant du social-libéralisme de Tony Blair. Ne pouvant citer une mesure d'inspiration de gauche prise par le gouvernement, il s'est contenté de suggérer, en plein débat sur le pouvoir d'achat, que la prime pour l'emploi soit « plus ciblée ».

[Noémie]

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