Bilan mitigé du recours aux "heures sup", par Rémi Barroux

Bilan mitigé du recours aux "heures sup", par Rémi Barroux

LE MONDE | 21.02.08 | 14h00  •  Mis à jour le 21.02.08 | 14h00

Avec 144 millions d'heures supplémentaires déclarées au cours du dernier trimestre 2007, 37 % des entreprises ont utilisé le dispositif d'exonérations de charges prévues par la loi sur le travail, l'emploi et le pouvoir d'achat, selon les chiffres publiés le 20 février par l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), chargée du recouvrement des cotisations sociales.

             Il est difficile de tirer le bilan précis des effets de la loi du 1^er août 2007 destinée à augmenter le pouvoir d'achat. Les heures supplémentaires n'étaient pas décomptées par l'Acoss, avant la mise en place du dispositif d'exonération de charges le 1^er octobre. En prenant comme base l'estimation de 900 millions d'heures supplémentaires annuelles qui a servi au gouvernement à calculer le coût des mesures d'exonération, il aurait dû y avoir 225 millions d'heures par trimestre, soit plus que les 144 millions identifiés fin décembre 2007. Ce chiffre devrait être réévalué de 5 % à 10 %, avec l'intégration des retards de déclaration.

La ministre de l'économie, Christine Lagarde, s'est réjouie de la montée en puissance du dispositif : 55 % des entreprises de plus de dix salariés ont eu recours aux heures supplémentaires en décembre 2007, après 49 % en novembre et 37 % en octobre. Les petites entreprises en ont moins déclaré : 32 % des PME de moins de 10 salariés contre plus de 80 % des entreprises de plus de 2 000.

En moyenne, les salariés auraient réalisé 8 heures supplémentaires dans le trimestre. Pour le président de l'Acoss, Pierre Burban, "le recours aux heures supplémentaires n'est pas massif, mais il est en progression".

Côté pouvoir d'achat, les salariés ont bénéficié en trois mois de 404 millions d'exonération. La masse salariale du trimestre est de 118 milliards d'euros. Au total, les exonérations pour le salarié et le chef d'entreprise atteignent 545,8 millions d'euros.

Article paru dans l'édition du 22.02.08