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18 février 2008

Un gang de lapins géants attaque le Ministère de la Recherche

 

EXPERIMENTATION ANIMALE

     
Un gang de lapins géants attaque le Ministère de la Recherche

NOUVELOBS.COM | 15.02.2008 | 20:47

Ce vendredi matin à 10 heures, un gang de quatre lapins géants a tenté de s’introduire au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, rue Descartes à Paris. Sous les déguisements, des militants de « Droits des Animaux », une association antivivisection qui réclame l’égalité des droits entre les hommes et les animaux.

Ce matin devant le ministère de la Recherche

Ce matin devant le ministère de la Recherche (Olivier Hertel-S&A)

En décembre, ces activistes partisans de l’action directe, avaient envoyé à Valérie Pécresse, ministre de la recherche, un courrier exigeant « l’abolition immédiate de l’expérimentation animale », en particulier dans les laboratoires de recherche publique (CNRS, INRA, Inserm, Universités etc…). Sans réponse à leur missive, ils ont décidé d’organiser l’opération Lapins géants de ce matin pour manifester leur colère.

C’est la première fois qu’une action de ce genre vise aussi directement la recherche publique. Depuis environ deux ans des manifestations très virulentes se multiplient devant les sièges des grands laboratoires pharmaceutiques installés en France (Sanofi Aventis, GSK, Novartis, Bristol Myers Squibb). « Mais nous allons maintenant nous attaquer aussi à la recherche publique. C’est même une cible prioritaire car elle pratique l’expérimentation animale avec l’argent des contribuables » assure David de Droits des Animaux.

Les autorités prennent la menace antivivisection très au sérieux, car ces derniers mois des actions violentes ont été menées par l’organisation clandestine ALF (Front de Libération des Animaux). Entre autres, l’incendie en avril 2007, des locaux de l’entreprise Techniplast à Limonest (Rhône) qui fabrique des cages pour animaux de laboratoire et en décembre dernier l’incendie du domicile d’un fourreur bordelais.

Côté chercheurs, ce renouveau de la cause animale laisse dubitatif. Ces militants réclament le remplacement de l’expérimentation animale par des méthodes substitutives, notamment in vitro. « Nous utilisons déjà largement ces méthodes, dès que c’est possible. Mais ces techniques ne peuvent pas complètement remplacer l’expérimentation animale. L’effet d’un médicament sur une tumeur en culture cellulaire n’a rien à voir avec ce qui pourrait se passer chez l’animal et surtout chez l’homme. » explique François Lachapelle, chercheur et directeur du Bureau de l'Expérimentation Animale de l’INSERM. Une position que partage complètement Georges Chapouthier, directeur de recherche au CNRS, mais aussi militant de la cause animale (il est l’un des auteurs de la « Déclaration universelle des droits des animaux »). « Dans le cadre de recherche sur la maladie d’Alzheimer par exemple, on ne peut pas tester in vitro, l’activité d’une molécule qui agit sur la mémoire, indique le chercheur. L’animal reste indispensable mais nous devons tout faire pour lui éviter des souffrances inutiles. »

Pour les militants antivivisections, ces arguments ne sont pas recevables. « Nous allons multiplier les actions contre la recherche publique et toutes les institutions qui participent à son financement. » prévient David. Des menaces à prendre au sérieux, car Droits des Animaux s’est fait connaître pour ses sabotages de chasse à courre (Hunt sabotage). La « bête » noire des chasseurs pourrait bien devenir aussi celle des chercheurs.


Olivier Hertel
Sciences et Avenir.com
15/02/2008

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