Municipales de Mulhouse: Jean-Marie Bockel donne une autre couleur à sa ville

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Municipales de Mulhouse: Jean-Marie Bockel donne une autre couleur à sa ville

AP | 15.02.2008 | 17:46

Maire socialiste de Mulhouse depuis 1989 d'une ville ancrée à gauche rassemblant alors PS, PC, PRG, Verts, divers-gauche, Jean-Marie Bockel brigue un quatrième mandat sous une autre couleur, un cocktail un tiers de gauche, un tiers UMP, un tiers centriste pour une liste de 55 membres, dont le titre, "Ensemble", rappelle un slogan présidentiel.

Blairiste revu et corrigé sarkozyste, cet avocat de formation de 57 ans avait été exclu de fait du PS après son entrée au gouvernement en juin dernier en tant que secrétaire d'Etat chargé de la Coopération et de la francophonie. Le sénateur-maire devrait être réélu, d'autant que l'UMP Philippe Trimaille, qui conduisait une liste dissidente, a finalement décidé vendredi après-midi de se désister.

JMB, ainsi qu'il est surnommé ici, a créé son propre parti "La Gauche Moderne": "après avoir permis de libérer des énergies au niveau national, l'ouverture doit permettre d'additionner les talents au niveau local", explique-t-il, "pour le bien commun". D'ailleurs, "l'homme de gauche, réformateur, tel qu'il se qualifie", a signé jeudi, à Paris, "une charte de l'ouverture municipale avec l'UMP".

Ainsi, JMB a-t-il convaincu le réticent Jean Rottner, suppléant d'Arlette Grosskot, députée UMP, de venir le rejoindre. Cette dernière avait vivement protesté contre la nomination de JMB au gouvernement. Aujourd'hui, le calme est revenu, même si la parlementaire a refusé toute participation à une liste municipale et ne votera pas pour JMB. Mais elle pourrait en guise de compensation partir favorite pour les prochaines élections régionales.

Bernard Stoessel, vice-président du conseil régional et conseiller municipal sortant, MoDem, s'est laissé séduire, en position éligible, cinquième sur la liste.

La liste PS "un nouveau souffle pour Mulhouse" est conduite par Pierre Freyburger, ex-bras droit du maire. Ce dernier a démissionné de son poste d'adjoint au maire dès la désignation de JMB comme secrétaire d'Etat. Une liste qui rassemble 25 engagés politiques, 22 socialistes et 3 communistes, les autres venant de la société civile, "ouverte". Les candidats espèrent "être un os dans la gorge du crocodile bockélien". Le soutien de l'ex-candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal leur est acquis.

A la gauche du PS, une liste LCR, "Mulhouse résistance sociale et solidarité" conduite par Françoise Ruch et une liste verte "Au vert et à gauche", par Djamila Sonzoyni.

Pour la droite de la droite, Patrick Binder, conseiller régional, président du FN d'Alsace critique ce "partage des clients politiques". Quelle sera l'influence du FN jusque-là importante? Nul ne peut le dire. Enfin, Gérard Freulet, ex-député FN, ex-Mégretiste, rallié à Philippe de Villiers, conduit la liste "Mulhouse plus fort".

Parmi les problèmes de cette ville de plus 100.000 habitants, Mulhouse perd actuellement une partie de sa population, notamment de la classe moyenne. AP