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Mon Mulhouse2
14 février 2008

Neuilly: Lucienne Buton, profession opposante

Neuilly: Lucienne Buton, profession opposante
                          

 

A Neuilly, tous les projecteurs sont braqués sur les querelles intestines de l'UMP. On en oublierait presque qu'il existe une opposition. Elle s'appelle Lucienne Buton et elle est candidate PS aux municipales pour la cinquième fois.

En campagne, sa voix sourde est celle d'une femme en colère. Par exemple quand elle déplore la trop faible proportion de logement sociaux dans la ville:



Depuis 1983, elle essaie, sans grande illusion, d'arracher la ville à l'UMP: elle n'a reccueilli que 13,4% des voix en 2001. Mais Lucienne Buton, 70 ans, ne renonce jamais à dénoncer la "gestion opaque" de l'équipe en place, "les gens qui partent parce qu'est c'est trop cher", "l'absence totale de plan d'urbanisme"... Quant à la valse-hésitation de l'UMP, elle lui inspire cette formule lapidaire: "C'est un carnaval."

Ce mardi, elle est attablée à une terrasse ombragée de la place du Marché. Un collaborateur se penche vers elle, lui annonce la nouvelle: Arnaud Teullé, membre de l'UMP, vient de lancer une liste dissidente. Long soupir de Lucienne: "Ce n'est plus un carnaval, ça vire au bourbier." Sa mine sévère, dure parfois, est vite atténuée par un sourire presque enfantin.

"Lucienne...qui?"

Elle a été formée à la vie associative: dix ans à la Fédération des malades et handicapés (où elle fonde une section CFDT), puis La vie nouvelle avant l'hebdo Témoignage chrétien. Fille d'agriculteur vendéen, elle se définit comme une "catholique de gauche, très à gauche".

Elle entre au Parti socialiste en 1971, fait ses classes au Ceres, courant animé par Jean-Pierre Chevènement, avant d'être repérée par Jacques Delors, qui lui conseille de se présenter à Neuilly, où elle s'est installée. Elle accepte le défi, sans être dupe: "Au PS, on a toujours su que la ville était ingagnable!" 1983, première candidature. Si elle échoue face à un candidat nommé Nicolas Sarkozy, elle entre au conseil municipal.

Acceptée par la ville de droite?

A l'époque, elle est fraîchement accueillie dans cette ville très à droite:

"Quand ils me voyaient, les gens changeaient de trottoir. Aujourd'hui, je suis très appréciée."

Pas si sûr. Quand on se promène dans les rues de Neuilly, on ne peut pas dire que son nom déclenche la passion. "Lucienne...qui?", s'interroge Cécile, 45 ans. "Ah oui, la candidate du PS, enchaîne une pharmacienne. Vous savez, je ne m'intéresse pas à trop à son programme."

Elle n'est pas la seule. Dans une ville où 11% des habitants paient l'ISF (Impôt sur la fortune), la problématique du logement social, le cheval de bataille de Lucienne Buton depuis 1983, n'est pas le meilleur des arguments électoraux:

"La loi impose d'atteindre 20% de logements sociaux, mais les élus de droite ont toujours considéré ce problème comme secondaire. Un jour, à un conseil municipal, Nicolas Sarkozy m'a lancé: 'Vous savez, habiter à Neuilly, ça se mérite!'"

Elle accuse la mairie de ne pas publier de chiffres clairs concernant le nombre de demandeurs de logements sociaux dans la ville. Sur d'autres sujets, les formules tranchées de la candidate cèdent la place à un certain flou artistique.

Si elle affirme urgent de faire un "audit des personnes âgées" pour connaître précisément leurs besoins, elle est moins précise quand il s'agit de leur venir en aide. "Il faudrait que des gens passent chez eux pour jouer au bridge", propose-t-elle par exemple.

L'écologie? "Demandez à Thierry Hubert, le candidat Vert qui se présente sur notre liste." Elle est en revanche intarissable sur les pratiques politiques de la majorité:

"Il n'y a aucune transparence. Il n'y a pas de journal municipal dans cette ville. Les citoyens ne sont pas informés sur ce qui se décide par la mairie."

Autre motif d'énervement, la façon dont la majorité traite l'opposition à Neuilly:

"On nous a exilés dans un local de 8 m2, au sous-sol d'un grand bâtiment. Les gens passent devant le 16 rue des Graviers sans savoir que nous y sommes."

Cette fois, Lucienne Buton espère bien profiter de la confusion créée, dans les rangs de l'UMP, par les multiples coups de poignards de l'affaire Martinon. Avec un argument qui pourrait faire mouche: "une position claire".

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