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Mon Mulhouse2
14 février 2008

Lyon: Borloo apporte, mollement, sa caution centriste à Perben

Lyon: Borloo apporte, mollement, sa caution centriste à Perben
                          

 

Perben, Lévy et Borloo au siège du Parti radical, à Lyon mardi (Arthur Nazaret)

Juste un café pour monsieur Borloo. Ses admirateurs seront peut-être un peu déçus, mais le ministre du Développement durable a fait mardi à Lyon une visite des plus éphémères. Officiellement, le président du Parti radical est venu soutenir Fabienne Lévy, tête de liste radicale dans le premier arrondissement de Lyon, où la droite ne part pas favorite. Mais Borloo était aussi là pour s’afficher aux côtés de Dominique Perben.

L’opération recentrage de l’ancien ministre de la Justice continue. L’accord passé en 1998 entre Charles Millon et le Front national pour remporter la région Rhônes-Alpes reste en effet dans les mémoires. Résultat, pour faire un peu oublier le fait que des amis de Millon sont sur sa liste, le candidat UMP sort des cartes centristes de sa poche. Il y a quelques jours, Dominique Perben se promenait ainsi fièrement dans les rues de Lyon au au côté de sa nouvelle recrue, Christophe Geourjon, qui fut un temps le candidat local du Modem.

"Je venais voir Fabienne"

Alors qu’il s’apprête à rejoindre le siège du Parti radical de Lyon, le ministre d’Etat ne semble pas au courant de la conférence de presse qu’il est censé y tenir avec Perben:

"Bah, je ne sais pas s’il est là moi. Je venais voir Fabienne. S’il est là, je l’embrasse. Je lui dirai: 'Bonjour, comment ça va.'"

Quelques minutes plus tard, dans les locaux de la rue d'Algérie, le candidat rejoint l’ancien maire de Valenciennes. La photo, symbole de l’union entre les deux hommes, se fera dans le bureau de l’ancien maire radical de Lyon, Edouard Herriot, qui dirigea cette ville pendant près de cinquante ans. Symbole toujours.

S’en suit un discours de Borloo vantant les mérites d’une candidate qui "incarne tellement bien ce Parti radical, libre et impétueux". L’heure est à la célébration du radicalisme plus qu’à celle de Dominique Perben. Les deux hommes n'ont en effet pas toujours le même avis. Lorsqu’il s’agit ar exemple de son adversaire socialiste, Perben a souvent la dent dure:

"Son programme, ça consiste essentiellement à expliquer qu’il va faire maintenant ce qu’il n’as pas fait depuis sept ans."

Plus pragmatique, Jean Louis Borloo explique, lui, "qu’ici, il y a deux bonnes équipes: l’équipe de Collomb, et celle de Dominique aussi"... Un soutien mesuré mais tout de même bienvenu: "Un clin d’œil d’un ami, c’est toujours positif", se rassure Perben.

L’alliance avec les millonnistes n’est peut-être pas étrangère à ce soutien quelque peu distant. La semaine derrière, l’ancien maire RPR de Lyon, Michel Noir, déclarait dans Le Progrès qu’il n’accepterait "jamais d’être sur une listes avec ces gens-là [les millonistes, ndlr]. C’est une question d’éthique politique". Interrogé sur ces propos, Borloo feint la naïveté:

"Oh moi, je ne connais pas l’histoire  politique lyonnaise à ce point, je ne suis pas venu pour ça."

Tente-t-on de le relancer que M. Borloo répond d’un air bonhomme: "Ne me compliquez pas la vie." Quant à Dominique Perben, le nom de Michel Noir provoque chez lui un laconique "pas de commentaire".

"Est-ce que Collomb est d'accord avec toutes les idées communistes?"

Le candidat préfère parler de son projet d’extension du métro, d’une vraie maîtrise fiscale à venir, de son programme "Grandissons à Lyon", qui vise à faire de la petite enfance une priorité... tout en s’occupant particulièrement des personnes âgées. M. Perben a un projet et, répète-t-on, ce qui compte c’est le rassemblement autour de celui-ci pour que la droite puisse reconquérir la mairie.

Prière donc d'éviter les questions sur les alliés millonistes et villériestes. D’ailleurs, ici, on n’appelle plus un milloniste un milloniste mais un "divers droite". Par ailleurs, à en croire Dominique Perben, Villiers ne viendra pas à Lyon. Et l’ancien maire de Chalon-sur-Saône de pointer ses différences avec le vicomte, tout en soulignant que cela n’empêche pas de "partager un certains nombre de projet pour la ville de Lyon":

"Est-ce que Collomb est d’accord avec toutes les idées du Parti communiste depuis la création du PCF?"

Le ministre de l’Ecologie et du Développement durable était venu donner un coup de main à son ami "Dominique". Il lui aura surtout volé la vedette. Après son départ, le siège du Parti radical se dépeuple. Les déclarations terminées, Perben, qui essaie toujours de fendre l’armure, propose à un ami d’"aller vider un godet".

Face à la gouaille de Borloo, Perben ne paraît pas aussi détendu. Certains lui reprochent cette distance, cette froideur. Surtout que dans l’autre camp, on joue sur le côté chaleureux du maire socialiste, Gérard Collomb. Et le fait que, dans la rue, certains l’appellent encore "Gérard" est érigé en symbole de cette proximité.

Pourtant, Perben fait des efforts. Parlant des qualités de "Fabienne", il se lâche:

"Fabienne, elle est super, elle décoiffe, elle fait un boulot fantastique."

Après une petite ballade en duo dans les rues lyonnaises et l'inévitable détour par un commissariat de police, Fabienne tente d’entraîner Dominique dans une petite supérette: "Il ne faut pas les déranger, ils sont en plein travail." La candidate insiste. L’énarque cède. Il rentre, dit bonjour au cassier, ressort. Ca y est, la campagne est lancée!

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