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Mon Mulhouse2
12 février 2008

Lyon: Collomb prospère sur les ruines du centre


Lyon: Collomb prospère sur les ruines du centre
                          

 

Rejoint par une dizaine de centristes du Modem, le maire socialiste candidat à sa réélection est très confiant.

Gérard Collomb, le maire socialiste de Lyon (Arthur Nazaret).

"J’ai connu trop de campagnes solitaires pour ne pas me réjouir quand une dynamique naît autour de nous." Gérard Collomb parle. En face, on tape vite les réponses. Il est un peu plus de 15 heures ce vendredi, et comme chaque semaine, depuis son QG de campagne, Gérard Collomb tchate avec les Lyonnais. Dans un emploi du temps bien rempli, le maire socialiste a accordé un long entretien à Rue89. Son slogan? Aimer Lyon. Son crédo? La con-ti-nui-té. Volontiers bavard sur sa ville et sur son projet, il aime à penser que le parti de François Bayrou le rejoindra au second tour.

Il faut dire que les concurrents du maire lui ont facilité le travail. Le Modem a explosé en vol. Il est désormais scindé en trois. Certains ont rejoint Perben, d’autres Collomb (parmi eux, plusieurs proches d'Anne-Marie Comparini -Thomas Rudigoz, Bertrand Jabouley, Emmanuelle Cappelo et Catherine Panassier- et un très proche d'Azouz Begag, Eric Desbos). Et après l’hypothèse Begag et le CDD d’un mois non renouvelable de Geourjon, le candidat officiel du Modem, Eric Lafond, dispose de seulement quatre semaines pour se faire connaître.

Gérard Collomb ne se cache pas d’avoir rencontré François Bayrou. Le maire de Lyon aurait souhaité un accord de Bayrou pour que le Modem lyonnais s’associe dès le premier tour avec lui. Le leader national du parti orange lui aurait dit préférer attendre le second. Mais le maire de Lyon est optimiste. Il pense que les indépendantistes du centre viendront à lui au deuxième tour. S’il y avait à Lyon un héritier de Barre, il serait avec nous, pense-t-il.


La droite aussi a rendu service au maire sortant. Lorsqu’il s’est mis en tête de conquérir Lyon, Dominique Perben ne pensait pas à avoir à forcer son talent pour gagner. Celui qui, comme il aime à le souligner, n’a jamais perdu une élection est aujourd’hui bien placé pour connaître cette nouvelle expérience.

Si Collomb rechigne un peu à parler de Dominique Perben, un "concurrent" qu’il ne nomme d’ailleurs jamais par son nom, il dénonce sa conception "carriériste" de la politique.


L'alliance de Perben avec les millonistes est une stratégie délicate. Union de la droite oui, mais à faire revenir les anciens partenaires du FN, on risque d’effrayer les centristes. Et Lyon est une ville qui se gagne au centre. L’ancien professeur Collomb connaît bien son histoire. Et il ne désire pas se soustraire à cette tradition lyonnaise. Le trimaran de Perben a vite eu son flotteur droit. Les millonistes et les villieristes l’ont rejoint depuis longtemps. Le flotteur gauche, Geourjon, lui, s’est fait attendre. Si le bateau ne chavire pas, il tangue. Dans le Progrès du 9 février, l’ancien maire de droite, Michel Noir a déclaré que, pour des raisons d’éthique, il n’aurait jamais accepté d’être sur une liste avec des millonistes.


Son "concurrent" ne semble pas effrayer Collomb, qui juge son programme "maigrelet". Dimanche dernier, lors de son premier meeting de campagne, il avait même raillé Dominique Perben considérant que l’ancien ministre des Transports, obsédé par la propreté de la ville, "faisait de la crotte de chien l’alpha et l’oméga de ses arguments". Aujourd’hui, il ne paraît pas beaucoup plus inquiet quant à l’attraction que pourrait susciter le projet du rival UMP.


L’ambiance chez le socialiste est donc plutôt détendue. Les sondages sont bons. Alors évidemment dans ces cas là, on est toujours moins seul. De l’Hôtel de ville, il a à peine quelques centaines de mètres à effectuer pour retrouver son QG. Voilà qui permet au maire d’enfiler rapidement son costume de candidat. Mais sans enlever l’autre. Car sa candidature est placée sous le signe du "changement dans la continuité". Son argument préféré: "Voyez ce que j’ai fait en sept ans. Hé bien, je vais continuer, et même accélérer." Avec plus de 80% de Lyonnais jugeant positivement son premier mandat, cette stratégie pourrait se révéler payante.

Le véloV et l’aménagement des berges du Rhône sont les deux réalisations emblématiques du premier mandat du socialiste. Pour le second, il propose de faire pour les rives de Saône ce qu’il a fait pour le Rhône. Un espace de promenade, un soupçon de verdure dans le cœur de Lyon. Il pense aussi créer un funiculaire pour que les Lyonnais puissent remonter les pentes de la Croix-Rousse avec leur véloV. Là encore, c’est la continuité de l’action qui prime.

Sa vision pour Lyon? Le candidat promet d’encourager la mixité sociale, d’étendre les "modes doux de transports" avec la création d’un RER à la lyonnaise et avec l’expansion des pistes cyclables. Son ambition: faire de cette vieille cité une des villes importantes d’Europe.


Le complexe lyonnais vis-à-vis de la "capitale" a peut-être vécu. En cas de victoire, le pensionnaire de l’Hôtel de ville entend bien donner quelques leçons à Solferino. Il n’envisage pas pour autant de rompre avec Lyon pour une aventure parisienne. Peser sur le débat oui, mais en restant dans la capitale des Gaules. Paris, c’est ailleurs, et en véloV, ce n’est pas tout près!

Montage: Adrien Pesle, étudiant à l’IEP de Lyon.

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