Handicap : les familles attendent beaucoup mieux
Société
LOI.
lundi 11 février 2008 | Le Parisien
(DR.)ZOOM
Trois ans après la loi du 11 février 2005, le quotidien des handicapés a peu
changé. Aides, démarches, accès à l'information... Tout reste à faire pour améliorer leur sort.
Les associations, mécontentes et déçues, appellent à manifester le 29 mars devant l'Elysée.
ATTENDUE par 5 millions de handicapés et leurs familles, la loi sur
le handicap de 2005, destinée à faciliter leur intégration, fête
aujourd'hui ses trois ans. Un anniversaire que les associations ne
célébreront pas forcément dans l'allégresse. Comme la Fnath (Fédération
nationale des accidentés de la vie) qui s'est déclarée hier «
insatisfaite et inquiète ».
Même si elles reconnaissent certaines avancées, la loi n'a selon
elles pas encore assez changé les choses. Un jugement confirmé par un
baromètre (publié aujourd'hui) réalisé auprès des malades par BVA pour
l'Association française contre les myopathies. La simplification voulue
par la loi ? Une personne interrogée sur deux assure que la création
d'un guichet unique (les maisons départementales pour les personnes
handicapées, MDPH) pour toutes les demandes de renseignements et les
dossiers de prise en charge, n'a rien changé. L'accès à l'information
? Il ne s'est amélioré que pour 28 % des sondés. Et à condition d'être
aidé : « J'ai beau être
membre de l'Association des paralysés de France, je ne comprendrais
rien aux formulaires si
j'allais à la MDPH sans l'assistante sociale. Le personnel n'y est pas
assez formé », confirme
Jocelyne, 49 ans, une habitante d'Herblay (Val-d'Oise) clouée dans un
fauteuil par une sclérose
en plaques.
Lenteurs et disparités
L'accès aux financements pour le logement,
une aide à domicile, un fauteuil ou un simple aménagement intérieur,
n'a pas non plus gagné
en rapidité. Les nouvelles MDPH se sont vite trouvées engorgées,
jusqu'à l'embouteillage parfois. A l'automne, 22 000 dossiers étaient
en attente à Paris. Dans une même région, selon le département, les
handicapés voient leurs dossiers plus ou moins vite traités : rapide en
Savoie, lent à Grenoble. Parfois, comme Jocelyne, on laisse tomber
devant la paperasse et on aménage une rampe d'accès à ses frais... Côté
finances, les « surcoûts liés au handicap », sont jugés trop lourds :
pour 42 % des sondés, une partie du financement reste à leur charge, à
un niveau jugé « inacceptable
» par beaucoup. Pour protester contre cette inertie, un collectif
regroupant une quarantaine
d'organisations nationales a appelé à une manifestation le 29 mars,
jusqu'à l'Elysée.