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Mon Mulhouse2
6 février 2008

Azouz Begag: "Je prépare la France d'après Sarkozy"


Azouz Begag: "Je prépare la France d'après Sarkozy"
                          

 

Il aura attendu longtemps avant de rompre le silence. Mais, pas à pas, Azouz Begag revient sur la scène politique. D’abord, par une apparition aussi furtive qu’inattendue. C’était dimanche dernier au meeting du candidat aux municipales et maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb. Seuls les "happy few" ont cependant pu en profiter. Ce mardi, il s'exprime enfin, sur Rue89.

C’est donc la première fois depuis l’annonce en décembre du retrait de sa candidature MoDem qu’Azouz Begag parle publiquement. Ses problèmes avec Michel Mercier, l’attitude de François Bayrou, son soutien à Gérard Collomb... Il évoque tous les sujets avec sa verve habituelle. Interview d'un homme en colère.

Dès le 29 octobre 2006, dans Le Progrès, vous annonciez votre candidature et disiez que vous étiez prêt à mener la bataille, même sans étiquette. Pourquoi ne pas être allé au bout de votre idée?

Michel Mercier [l’ancien président du MoDem du Rhône qui a démissionné ce week-end, ndlr] n'a cessé de me savonner la planche depuis l'annonce de ma candidature, du fait des promesses faites par Sarkozy d'en faire un ministre. Il est le trésorier du MoDem, il pèse lourd si je puis dire. Il a remonté ses troupes contre moi, déclenché de la haine contre ma personne, inventé un candidat de dernière minute [Christophe Geourjon, ndlr], triché avec les règles du jeu, etc. Je ne pouvais plus supporter ces divisions. La politique, ce n'est pas ça pour moi, en tout cas pas au MoDem... J'ai alors préféré me retirer pour donner une chance de rassembler au candidat de Mercier.

Avec la démission de Mercier, Geourjon et d'autres MoDem de droite, la prophétie que j'avais annoncée s'est réalisée à la perfection. J'avais tout senti, prévu, lors de ma candidature comme tête de liste. Mercier a défini ses propres règles du jeu, manipulé les militants MoDem, opéré crapuleusement pour me discréditer... Tout cela pour éviter de déplaire à Sarkozy.  J'ai préféré jeter l'éponge avant de toucher le ridicule abyssal. Ces gens-là ont détruit des rêves démocrates, des rêves de changement radicaux de la politique. Ils nous ont abreuvé d'incantations sur les convictions politiques avant toutes choses: la fidélité, la probité... et ils n'ont fait que bafouer cette belle dynamique lyonnaise. J'ai dit que je voulais faire de Lyon la capitale de la résistance contre le sarkozysme. Cela les a effrayés. Quel pitoyable épilogue!

Si Michel Mercier a clairement montré qu'il ne vous soutenait pas, qu'en a-t-il été de l'attitude de François Bayrou?

Entre Mercier et Begag, il n'avait pas le choix. Ce n'est pas moi qui tiens les cordons de la bourse. Et comme je n'ai jamais caché mon anti-sarkozysme, Mercier a tout fait pour m'évacuer du jeu. Bayrou ne m'a pas soutenu.

Depuis votre retrait, vous vous êtes fait très discret alors que certains de vos soutiens continuent le combat. Pourquoi ce silence?

J'ai besoin de prendre du recul, pour préparer la France d'après Sarkozy. J'ai un slogan: "Imaginons la France après lui". Mon ambition n'est pas d'être élu ou d'avoir un poste, mais de défendre mes convictions politiques jusqu'au bout.

Comment, dans ces conditions, voyez-vous votre avenir au MoDem?

Je reste simple adhérent. J'ai payé ma cotisation en septembre (on voulait invalider ma candidature sous prétexte que je n'avais pas payé ma cotisation) et je n'ai toujours pas reçu ma carte!

Pensez-vous être candidat du MoDem dans une autre élection? Les  élections européennes par exemple?

Non.

Lorsque vous étiez encore candidat, Eric Lafond avait mis de côté son envie de candidature pour vous soutenir. Allez vous aujourd'hui soutenir celui qui sera finalement le candidat du MoDem à Lyon?

Le candidat de Michel Mercier [Christophe Geourjon, ndlr] n'avait aucune chance de monter une liste. Il le savait d'avance. J'étais crédité de 15% des intentions de vote, lui de 8%. C'était le candidat de Mercier et il disait dès le début que le MoDem ne pourrait pas dépasser 10%! Le MoDem, conduit par ce candidat, n'est pas mon MoDem. C'est celui qui veut faire alliance avec l'UMP de Sarkozy le plus vite possible.

Je ne crois plus en une liste MoDem capable de faire plus de 10%, mais cela dit je souhaite bonne chance à Lafond et Pellet. Ce sont des militants de très bonne foi, et actifs. Mais le seul candidat capable de battre le sarkozysme à Lyon, c'est Collomb. Ce n'est pas ma tasse de thé en politique, du fait de sa liaison génétique avec le PS, mais je me résous à la réalité locale aujourd'hui.

Quels sujets aborde votre prochain livre, "La guerre des moutons", qui sort le 6 février?
 
C'est le second tome de mon expérience ministérielle. Je parle de mon engagement en politique depuis mon adolescence, puis reviens à la période des élections présidentielles et des diatribles de Sarko contre l'immigration, notamment, et aborde les périls de la publication de mon premier mouton...

Lire aussi:
Explosion du MoDem à Lyon (suite): Begag soutient Collomb
A Lyon, le MoDem s'entre-déchire en direct

Voir la carte des enjeux des élections municipales

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