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Mon Mulhouse2
5 février 2008

Contre les conservatismes, trois fois oui au rapport Attali

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Contre les conservatismes, trois fois oui au rapport Attali
                          

 

La présentation des propositions de la commission Attali a donné lieu à un exercice pour le moins comique: celui du réveil des corporatismes et des conservatismes. 316 professions se sont levées comme un seul homme pour protester contre l'évidente iniquité des 316 propositions de la commission.

Chacun, avec force, a tenté de justifier son statut particulier pour dénoncer une agression caractérisée et bien évidemment une méconnaissance totale des réalités de la part d'un "comité d'experts" sans "légitimité aucune".

Tel est le mal français: tout le monde reconnaît la nécessité de la réforme, mais chacun considère que seul le voisin doit être concerné par la réforme. Sur le principe, tout le monde est conscient et partage l'idée d'une nécessaire et profonde évolution de notre société. Il est d'ailleurs probable que la formidable attente créée par Nicolas Sarkozy à l'occasion de la campagne présidentielle résulte de cette conscience collective du besoin d'évolution du pays.

Chacun considère que seul le privilège de l'autre est scandaleux

Le président de la République a su démontrer qu'il portait un courage politique nouveau, un courage attendu par une société anxieuse mais comprenant les retards français. C'est cette équation qui a permis au Président de l'emporter avec 53% des suffrages, soutenu par une mobilisation sans précédent.

Cet accord entre les Français et le Président porte pourtant en lui même les germes d'un possible désaccord futur. Nos compatriotes sont en attente de réformes mais se refusent souvent à en subir directement les conséquences, car chacun considère que seul le privilège de l'autre est scandaleux. Les récents sondages d'une popularité en baisse en sont une illustration, et l'accueil pour le moins réservé aux propositions Attali en est une autre.

Force est de constater qu'à l'instar de toute une série de professions, certains politiques, heureusement minoritaires, ne sont pas en reste et participent au réveil de ces conservatismes. Pour les uns, ce n'est pas le moment parce qu'il y a des élections. Pour d'autres tout est bon pour s'opposer et dénoncer une supposée dérive libérale. D'autres encore récusent une pseudo république des experts, et beaucoup défendent leur pré carré en refusant d'ouvrir le débat sur la disparition du Conseil général.

Ce n'est jamais le bon moment ou la bonne méthode

La réforme est toujours souhaitée, mais toujours combattue avec des arguments qui se retrouvent d'une réforme à l'autre. Ce n'est jamais le bon moment ou la bonne méthode. Il y a toujours un manque de concertation ou bien un déficit de communication. Bref, il y a toujours une formule pour dire "bien sûr qu'il faut réformer mais pas comme ça, pas maintenant..."

On a beaucoup parlé des propositions Attali sans s'arrêter suffisamment sur le constat préalable aux différentes propositions. Et ce constat est pourtant sans appel. La France se porte globalement bien, mais elle décline aussi doucement que sûrement. La France décline, non pas parce qu'elle manque d'atouts, mais parce qu'elle évolue moins vite que le monde, parce qu'elle manque de courage pour s'adapter au monde, parce que depuis vingt ou trente ans les conservatismes, de droite comme de gauche, bloquent les nécessaires évolutions de notre société.

Nous avons besoin d'être piqués au vif

Alors oui, nous avons besoin d'un regard extérieur au monde politique. Nous avons besoin d'être piqués au vif de nos propres contradictions. Nous avons besoin de l'éclairage de praticiens du quotidien qui ne sont pas des experts sortis de leur bibliothèque pour se pencher une fois l'an sur le monde réel.

Alors oui, je suis favorable à l'application de ces propositions qui me semblent, à une ou deux exceptions, très équilibrées dès lors que l'on se donne la peine de les apprécier dans leur globalité.

Alors oui, je suis favorable à leur application rapide car nous ne pouvons plus refuser de regarder la réalité française.

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