Le moral des ménages français au plus bas depuis 1987
DURRUTY Véronique/GAMMA
Le moral des ménages français s'est effrondré en novembre 2007.
LEMONDE.FR avec Reuters | 29.01.08 | 10h59 • Mis à jour le 29.01.08 | 11h06
Le moral des ménages français a reculé
pour le cinquième mois consécutif. L'indicateur qui le mesure a perdu
quatre points, passant à - 34, en données corrigées des variations
saisonnières, selon l'enquête
mensuelle
publiée mardi 29 janvier par l'Institut national
de la statistique et des études économiques (Insee). Il s'agit du
niveau le plus bas depuis janvier 1987 et le début des enquêtes sur le
moral des Français.
L'ensemble des soldes (différences entre les pourcentages de réponses
positives et négatives) utilisés pour calculer l'indicateur résumé sont
en baisse pour janvier, la chute la plus notable concernant les "perspectives d'évolution du niveau de vie en France", qui perd douze points (- 32 à - 44). "L'évolution passée du niveau de vie en France" et "l'évolution passée de la situation financière des ménages" reculent également de deux points chacun, tandis que les Français se disent à nouveau plus pessimistes sur leur "situation financière future" (baisse de 3 points), précise l'étude.
"LES FACTEURS NÉGATIFS S'ACCUMULENT"
"Même en 1993, dernière année de récession en France, on n'avait pas sombré dans une telle sinistrose (...), les ménages sentent bien que les mois qui viennent seront particulièrement éprouvants", affirme Alexander Law, économiste chez Xerfi.
"C'est plus de la déprime globale qu'un facteur particulier, précise Jean-Louis Mourier, économiste à la banque d'investissement Aurel-Leven, mais on note que les ménages sont très pessimistes sur leur niveau de vie futur. Sans doute la déprime boursière depuis le début de l'année a-t-elle pu jouer sur l'impression globale", ajoute-t-il.
Un avis partagé par Mathieu Kaiser, de la BNP Paribas. "L'enquête s'est achevée le 21 janvier, jour du décrochage des Bourses européennes. L'essentiel de l'impact de la baisse des marchés d'actions sur la confiance des ménages reste donc à observer en février", explique-t-il, soulignant que les résultats confirment "malheureusement nos vives inquiétudes pour la consommation". "Les facteurs négatifs s'accumulent : inflation élevée, ralentissement de la baisse du chômage, resserrement des conditions de crédit. Une stagnation, voire une baisse, de la consommation d'ensemble n'est pas à exclure", prévient-il.