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Mon Mulhouse2
28 janvier 2008

Bernard Cassen prépare le rebond des altermondialistes

marianne2

Bernard Cassen prépare le rebond des altermondialistes

En marge du Sommet de Davos, l'Association Mémoires des luttes tente de jeter les bases d'un renouveau de la contestation.



Bernard Cassen prépare le rebond des altermondialistes

 

Le 26 janvier, comme tous les ans, se tenait le Forum de Davos, où, respectant la tradition, les grands de ce monde, de Bill Gates à Robert Zoellick, se sont réunis pour déplorer la misère du monde, les malheurs de l'Afrique et les catastrophes écologiques. Mais cette année, pas de trublions altermondialistes pour perturber la réunion. Pas de grand rassemblement médiatisé dans une métropole d'Amérique latine ou d'Asie, alors même que la crise des subprimes semble actualiser la taxe Tobin, revendication fondatrice du mouvement. En France, il fallait errer dans le onzième arrondissement de Paris pour croiser quelques petites dizaines de manifestants. En pleine crise d'identité, marqués par les dissensions et l'échec de la candidature de José Bové à l'élection présidentielle, les alters font profil bas. Dix ans après sa création, Attac est en crise, comme en témoigne l'extrême discrétion de l'association au cours des derniers mois. Pourtant, certains espèrent encore. Et s'ils se font discrets, c'est parce que les fondateurs du mouvement, écartés de la direction par la nouvelle majorité d'Attac, préparent déjà la relève.

Un vent d'autocritique

Dans une petite salle au deuxième étage de la mairie du XIème, quelques grandes figures du mouvement alter ont tenu colloque : les deux premiers présidents d'Attac Bernard Cassen et Jacques Nikonoff, le politologue Ricardo Petrella, Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique, le politologue philippin Walden Bello, directeur de Focus on the Global South, le politologue égyptien Samir Amin… entourés d'une centaine d'activistes, penseurs et militants du mouvement. A l'ordre du jour, une interrogation : pourquoi l'altermondialisme a-t-il échoué ? L'organisation Mémoire des luttes dirigée par Bernard Cassen, à l'initiative de la réunion, osant même formuler une hypothèse : devant l'échec du mouvement, n'est-il pas temps de passer au « post-alter-mondialisme ». Au-delà des questions de vocabulaire, l'autocritique a fonctionné à plein régime, phénomène assez rare dans les mouvements politiques pour être relevé.

Un think thank mondial
Certains pointent la disparité des causes défendues, de l'écologie aux inégalités socio-économiques en passant par le droit des femmes, sans convergence ni cohérence. D'autres accusent aussi «l'extrême mondialisme», qui empêche les alters de penser l'idée de nation et aurait même fait émerger une classe de «jet-setteurs» (sic) de l'altermondialisme qui, de forums en conférences, aurait perdu de vue ceux qu'ils défendaient. Enfin, les études sociologiques sur les militants ont fait apparaître l'absence de représentation des classes populaires et un «trou générationnel» s'articulant, pour résumer, autour de jeunes étudiants, de profs et de retraités. On s'interroge sur le rapport au pouvoir, aux partis politiques… Il reste la grande question, «Que faire? » Tandis que Serge Halimi s'apprête à prendre la tête du Monde diplomatique, Bernard Cassen envisage de créer un think tank mondial qui réunira les tenants les plus actifs de l'altermondialisme, quitte à déranger les partisans de «l'horizontalité» et de «l'autogestion» du mouvement. Très attentif aux développement des expériences politiques de la gauche latino-américaine, fréquemment en contact avec le Président Chavez, l'ancien Président d'Attac entend briser un tabou : le mouvement post-altermondialiste doit, selon lui, réunir les mouvements sociaux et les syndicats, mais aussi les gouvernements anti-libéraux. D'où sa proposition d'un nouvel agenda pour les deux ans à venir, avec un Forum social prévu à Caracas en marge du Sommet réunissant l'Union européenne et les pays d'Amérique Latine. Il semblerait que certaines des forces de gauche - le PCF et PRS - soient intéressées par cette relance du mouvement.


Lundi 28 Janvier 2008 - 00:12

Anna Borrel

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