Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Mulhouse2
28 janvier 2008

Chaos dans la vallée du Rift, émeutes à Kisumu

lemondefr_grd

Chaos dans la vallée du Rift, émeutes à Kisumu
      

28.01.08 | 10h06      

Par Tim Cocks et Antony Gitonga

NAIVASHA, Kenya (Reuters) - Des manifestations ont éclaté lundi dans l'ouest du Kenya, faisant un mort selon des habitants, et des foules d'hommes armés de machettes se font face dans les villes de la Vallée du Rift où les affrontements ethniques ont fait des dizaines de morts ces derniers jours.


Dans les villes, d'ordinaire pacifiques, de Nakuru et Naivasha, dans la vallée du Rift, des bandes appartenant à des communautés rivales s'affrontent à coups de machettes, de lances et d'arcs depuis quatre jours. Selon un employé de la morgue de Nakuru, la violence a fait 64 morts dans la ville depuis le début des affrontements.

"C'est 64 jusqu'ici depuis le début des affrontements. Certains ont des coupures, d'autres des blessures provenant de flèches, d'autres ont été brûlés", a déclaré cet employé, qui a demandé à rester anonyme.

Huit personnes ont été brûlées vives dans une maison de la région.

La violence déclenchée par la victoire contestée du président sortant Mwai Kibaki à l'élection du 27 décembre est désormais entrée dans une spirale qui s'auto-alimente, liée à des querelles foncières vieilles de plusieurs décennies, à l'écart de richesses entre groupes ethniques ou à l'héritage colonial britannique. Le bilan est d'environ 800 morts.

Le nombre de 250.000 personnes déplacées par les violences, parmi les pires depuis l'indépendance du pays en 1963, devrait encore augmenter car des milliers d'habitants ont fui Naivasha et Nakuru.

A Kisumu, bastion de l'opposition dans l'ouest du pays, la police a tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogène pour disperser lundi des milliers de personnes descendues dans les rues pour dénoncer la mort de membres de leur ethnie Luo, celle du chef de l'opposition Raila Odinga, dans la vallée du Rift.

Des habitants ont déclaré que la police avait abattu au moins un manifestant.

"Presque tout Kisumu est envahi de fumée", a déclaré Eric Odhiambo, un conducteur de rickshaw. "Les gens sont furieux après la mort de Luos hier à Naivasha. La police tire (...) mais il y a trop d'émeutiers."

FACE À FACE

Les violences au Kenya ont d'abord visé principalement, après la réélection contestée de Kibaki, son ethnie Kikuyu, la plus nombreuse et la plus riche du pays. Mais des membres de cette communauté, dont la secte interdite des Mungiki, a commencé à contre-attaquer, racontent les habitants.

A Naivasha, un journaliste de Reuters a vu un millier de Kikuyus brandissant des poignards, des machettes et des marteaux faire face à plusieurs centaines de Luos, dont certains étaient armés eux aussi, demandant à pouvoir quitter la ville.

Plusieurs dizaines de policiers en tenue anti-émeute se sont interposés entre les deux groupes rassemblés près du lac Naivasha, d'ordinaire un haut-lieu touristique.

"Nous voulons que ces Luos rentrent chez eux. Ils ont pourchassé et tué notre peuple. Nous voulons qu'il leur arrive la même chose", a déclaré un Kikuyu, Joseph Maina, tenant une planche en bois.

Reuters a pu vérifier la mort de 19 personnes dimanche à Naivasha, et de 27 personnes dans la région de Nakuru depuis jeudi. Les médias locaux évoquent des dizaines de morts de plus.

Un correspondant à Naivasha a entendu des cris pendant la nuit. Des groupes arrêtent les voitures sur la route principale et réclament les papiers d'identité des occupants.

La poursuite des violences complique amplement les efforts de médiation de l'ancien secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, qui a réclamé que les deux camps choisissent chacun quatre représentants et examinent dans les prochaines 24 heures un projet de plate-forme de négociation, selon un responsable impliqué dans la médiation.

Raila Odinga accuse les bandes armées d'agir avec le soutien tacite de l'Etat. Le gouvernement renvoie l'accusation.

Avec Wangui Kanina, Andrew Cawthorne, Daniel Wallis, Guled Mohamed, version française Jean-Stéphane Brosse

Publicité
Commentaires
Mon Mulhouse2
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité