Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mon Mulhouse2
27 janvier 2008

Otan: cinq généraux veulent des frappes nucléaires préventives

rue89_logo


Otan: cinq généraux veulent des frappes nucléaires préventives
                                   

      

Peter Sellers en 'Docteur Folamour', film de Stanley Kubrick (Action cinéma, théâtre du Temple).

La nouvelle est passée jusque là relativement inaperçue: cinq anciens généraux de l'Otan, et pas des moindres, ont rédigé un manifeste pour une nouvelle organisation du traité de l'Atlantique nord, qui prévoit, selon le Guardian, que "l'Occident doit être en mesure de déclencher une attaque préventive pour contrecarrer la menace imminente d'une diffusion d'armes nucléaires ou de destruction massive".

Le rapport des cinq galonnés (les généraux John Shalikashvili, ancien chef de l'état major interarmes des Etats-Unis, Klaus Naumann, ancien chef de l'armée allemande, Henk van den Breemen, ancien chef d'état-major hollandais, Lord Inge, ancien chef d'état major de l'armée britannique et l'amiral Jacques Lanxade, ancien chef d'état-major français) doit être discuté par l'Otan lors du sommet de Bucarest en avril .

Le but: empêcher l'usage d'armes de destruction massive

Ce quinquette de "sages" propose donc tout bonnement que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France ("l'Occident" nucléaire, donc) puisse atomiser un pays non plus pour répondre à une attaque nucléaire, ni même pour "préempter" une telle attaque qui serait imminente, mais simplement pour empêcher un pays d'utiliser des armes nucléaires, chimiques ou bactériologiques.

 

Deux citations du rapport des "cinq"

 

 

"L'emploi 'en premier' des armes nucléaires doit rester, dans la panoplie de l'escalade, comme ultime instrument pour empêcher l'usage d'armes de destruction massive, en vue d'éviter de vrais dangers existentiels. Au premier abord, cela peut paraître disproportionné; mais en prenant en compte les dommages que cela pourrait éviter, cela peut être proportionné."

 

"Le risque d'une plus grande prolifération est imminent et, avec lui, le danger de combats nucléaires qui, même limités dans leur ampleur, peuvent devenir possible. Il faut prévenir un tel développement. Il faut donc garder à l'esprit que la technologie peut fournir des options qui vont au delà du rôle traditionnel des armes nucléaires, en empêchant un opposant doté d'armes nucléaires de les utiliser. En résumé, les armes nucléaires restent indispensables, et l'escalade reste un élément de n'importe quelle stratégie moderne".

Avec une telle doctrine, les Etats-Unis auraient été en droit de rejouer Hiroshima à Badgad en 2003, où à Pyongyang en 2006? Et même, pourquoi pas, à Téhéran en 2007?

Une doctrine rejetée pendant la guerre froide 

Selon nos cinq généraux, relève Le Monde, l'"emploi en premier'"de la bombe est légitime, puisqu'il aurait servi de fondement à la planification nucléaire de l'Otan pendant la guerre froide.

En réalité, cette doctrine avait été rejetée pendant la guerre froide, comme le rappelle l'économiste James Galbraith dans le Guardian. Kennedy avait rejeté catégoriquement l'idée de "guerre non provoquée", jugée contraire à la loi internationale.

Les principes de Nuremberg considèrent comme criminelles les guerres d'agression, et particulièrement les " destructions de villes ou villages qui ne soient pas justifiées militairement". Le concept de "frappe première" comme "instrument indispensable" pour répondre aux nouvelles menaces, doit être pris pour ce qu' il est: une idée digne du Dr Folamour.

  Photo: Peter Sellers en 'Docteur Folamour', film de Stanley Kubrick (Action cinéma, théâtre du Temple).

► A lire, en anglais:   le manifeste des cinq généraux.

►Mise à jour à 17 heures,  avec renvoi au  rapport.

Publicité
Commentaires
Mon Mulhouse2
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité