Marseille Un avocat malien menacé d'expulsion
Marseille
NOUVELOBS.COM | 21.01.2008 | 19:01
La préfecture des Bouches-du-Rhône a ordonné l'expulsion de Me Abdoulaye Coulibaly, qui réside en France depuis 45 ans et est marié depuis 15 ans à une Française.
Jacques
Antonetti, le commissaire du gouvernement, a demandé lundi 21 janvier
au tribunal administratif de Marseille d'annuler l'expulsion d'un
avocat malien inscrit au barreau d'Aix-en-Provence depuis 1980.
L'expulsion de cet avocat a été ordonnée par la préfecture des Bouches-du-Rhône.
En présence de nombreux avocats venus soutenir leur confrère, le
commissaire du gouvernement, Jacques Antonetti, a conclu à l'annulation
d'un arrêté préfectoral du 1er octobre qui refuse à Me Abdoulaye
Coulibaly le titre de séjour qu'il demandait, assorti d'une obligation
de quitter le territoire français dans un délai d'un mois.
Il a demandé au tribunal d'enjoindre au préfet de délivrer ce titre de séjour. La décision a été mise en délibéré.
Traitement "égalitaire"
Jacques Antonetti, qui s'appuie sur l'article 8 de la Convention des
droits de l'Homme relatif au respect de la vie privée et de la famille,
a estimé que l'ancienneté de l'installation en France de Me Abdoulaye
Coulibaly et la réalité de ses liens familiaux et professionnels sur le
territoire ne faisaient aucun doute.
David Lambert, le chef du bureau des étrangers à la préfecture,
maintient pour sa part l'inverse. Il a assuré que le traitement réservé
à l'avocat était "égalitaire", comme pour "n'importe quel étranger
déposant une demande de séjour".
En France depuis 45 ans
Le commissaire du gouvernement a demandé lundi 21 janvier au tribunal
administratif de Marseille d'annuler l'expulsion d'un avocat malien
inscrit au barreau d'Aix-en-Provence depuis 28 ans. L'expulsion de cet
avocat a été ordonnée par la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Me Abdoulaye Coulibaly, âgé de 70 ans, vit en France depuis 1962. Marié
depuis 15 ans avec une Française, il est le père d'un garçon de 22 ans.
Il est inscrit au barreau d'Aix-en-Provence depuis 28 ans.
De nombreux d'avocats en robe, dont les bâtonniers d'Aix et Marseille
ainsi que des représentants de l'Ordre des avocats d'Aix et du Conseil
national des barreaux, étaient venus à l'audience pour montrer leur
"indignation collective".
Me Olivier Lantelme, du Syndicat des avocats de France, a dénoncé pour
sa part "une insulte faite à la profession tout entière". "Il n'y a que
la politique du chiffre pour expliquer cette décision injuste", a
déclaré l'avocat.