Sitcom Sarkozy: après avoir joué le traître, Eric Besson joue l'Instit
Sitcom Sarkozy: après avoir joué le traître, Eric Besson joue l'Instit
Eric Besson
Lors de ses vœux à la presse, le Premier ministre a rectifié le tir. L'évaluation de l'action du gouvernement ne sera plus confiée au cabinet privé Mars&Co comme annoncé, mais effectuée par les services de Matignon « avec le concours »
d'Eric Besson, secrétaire d'Etat à l'évaluation des politiques
publiques. Apparemment, passer devant un jury privé ne faisait pas
l'unanimité au sein du gouvernement. De même que recourir aux services
d'un cabinet privé alors qu'Eric Besson est officiellement chargé de
cette besogne relevait presque du camouflet pour l'intéressé. Si vite
oublié alors qu'il s'était donné corps et âme. Rude ! D'autant plus que
ses collègues de l'ouverture arrivent presque à exister. Kouchner
voyage, Jean-Marie Bockel est invité aux soirées blairistes de l'UMP.
Il ne suffit pas d'attraper des poissons, encore faut-il en faire quelque chose.
François Fillon s'en est sans doute rendu compte sur le tard,
expliquant finalement que le cabinet Mars&Co ne serait consulté que
sur « l'aspect méthodologique » de l'évaluation.
Eric Besson a immédiatement relevé le gant, précisant comment il
envisageait sa nouvelle mission et combien il la prenait à cœur : «
l'idée n'est pas de punir, mais d'aider, de montrer quels sont les
blocages et où sont les leviers pour atteindre les objectifs fixés aux
ministres ».
Evaluons, évaluons !
Pour autant, personne n'a évoqué un point essentiel : Eric Besson
sera-t-il lui même évalué dans sa démarche d'évaluation ? Dès lors
plusieurs questions se posent : Si Eric Besson est lui-même l'objet
d'une évaluation et mal noté, cela remettra-t-il en cause toute son
évaluation ? Et s'il est jugé plutôt bon, cela voudra-t-il dire que les
mauvais ministres sont mauvais pour de bon ?
Difficile à démêler, peut-être faudra-t-il alors recourir
à un cabinet privé pour synthétiser une bonne fois pour toutes cette
démarche d'évaluation.
Autre problème, lors de ses dernières apparitions Eric
Besson semblait avoir déjà un dossier à traiter : une réflexion sur la
mise en œuvre de la TVA sociale. La logique voudrait donc que cette
taxe soit enterrée pour la seconde fois. Privé de ses maigres
attributions, Eric Besson se voyait réduit à un poste de Secrétaire
d'Etat du temps qui passe et de la pluie qui tombe.
L'inutilité des ministres d'ouverture eut été trop
voyante. Il fallait trouver en urgence un os à ronger à cette figure du
Sarkozysme de la dernière heure. L'évaluation aura au moins permis cela
: créer un nouveau secrétariat d'Etat peut-être pas très utile, mais
sans doute pas très coûteux pour y placer le roi des convertis.
Mercredi 16 Janvier 2008 - 00:03
Régis Soubrouillard