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Mon Mulhouse2
10 janvier 2008

Le PS boycotte le Congrès de Versailles : une autre façon de dire «oui» à Sarkozy

marianne2

Le PS boycotte le Congrès de Versailles : une autre façon de dire «oui» à Sarkozy

Hollande et Ayrault ont opté pour le boycott par le PS du Congrès de Versailles où sera modifiée la constitution en vue d'adopter le traité de Lisbonne. Malaise au sein du parti.



Si François Hollande espérait faire glisser cette décision dans l'ombre de la conférence de presse présidentielle, c'est raté ! Mardi 8 janvier, à l'occasion de ses vœux à la presse, Jean-Marc Ayrault a déclaré que les députés socialistes ne se présenteraient pas lors de la réunion du Congrès du 4 février visant à réviser la Constitution pour adopter le traité de Lisbonne par voie parlementaire. « Une question de cohérence », selon le président du groupe socialiste à l'Assemblée qui a soutenu que cette position était le meilleur compromis entre l'adhésion du PS au texte du traité mais le rejet de son mode d'adoption. Paradoxe qu'ont immédiatement relevé les observateurs : puisque la majorité des 3/5 nécessaires à l'adoption est celle des suffrages exprimés, moins nombreux seront les socialistes, plus les voix des autres pèseront et plus le vote favorable sera massif. Autrement dit, ce boycott est la meilleure façon de soutenir le refus de référendum de Nicolas Sarkozy.


Henri Emmanuelli à un meeting du « non » en 2005.

Henri Emmanuelli à un meeting du « non » en 2005.

Confusion et malaise dans le « non » comme dans le « oui »
Claude Bartolone indiquait que la prise de position n'avait même pas été discutée en réunion de groupe mardi 8 au matin. Sur la nature même de cette déclaration, les avis sont nombreux au PS : « ce n'est pas une consigne puisqu'il n'y a pas eu d'accord au sein du groupe », assure un député, « c'est juste une recommandation », ajoute un autre pendant qu'un troisième clame que ce n'est « qu'une position personnelle ! » Immédiatement soutenue par François Hollande, la déclaration de Jean-Marc Ayrault n'a pour l'instant rallié que Bruno Le Roux, qui avait fait part lundi de son choix de boycotter le Congrès.

Partout ailleurs, c'est un certain malaise qui ressort : « nous vivons un grand moment de perplexité », commente-t-on dans l'entourage d'Henri Emmanuelli. Ce dernier, Claude Bartolone, Laurent Fabius et Jean-Luc Mélenchon ont déjà dénoncé ce qui apparaît comme une pantalonnade au service de Sarkozy. Mais il n'y a pas que les « nonistes » historiques qui font de la résistance : Manuel Valls et Jack Lang ont fait part mercredi 9 de leur surprise. « Je voterai deux fois oui », a assuré l'ancien ministre de la Culture.


Les socialistes verront-ils la galerie des Glaces ?

Les socialistes verront-ils la galerie des Glaces ?

Un coup non, un coup rien, un coup oui…
Comble de la schizophrénie, le même Jean-Marc Ayrault assurait dans sa conférence de presse que les socialistes voteraient en faveur de [la proposition de loi constitutionnelle]url:http:// par laquelle le groupe parlementaire GDR (communistes, écologistes et radicaux) comptait militer pour le recours au référendum pour valider le traité de Lisbonne ! « La gauche est minoritaire à l'Assemblée, or le texte étant voté à la majorité simple, même si nous faisons front uni, nous ne seront jamais assez nombreux », résume Jean-Claude Sandrier, président du groupe GDR. Autrement dit, la direction du PS propose de dire « oui » à l'Assemblée quand cela ne change rien et de s'abstenir au Congrès quand elle pourrait faire bouger les choses sur le référendum. « Si vous trouvez une cohérence, faites-moi signe ! » ironise un assistant parlementaire.

Réunion de crise des socialistes référendistes
Une surprise attendait Alain Vidalies, député PS et vice-président de la commission des lois, lors de l'examen de la proposition communiste mercredi 9 : « Personne ne voulait aller débattre de ce texte en commission au PS. Finalement, Manuel Valls a voté contre, avec la droite, et Caresche s'est abstenu. » C'est bien la peine de donner des consignes !

Devant la Bérézina, Henri Emmanuelli a envoyé une lettre à tous les députés du groupe (ainsi qu'aux sénateurs) pour fixer un rendez-vous : mardi 14 janvier, veille de l'examen de la modification de la Constitution à l'Assemblée, le député des Landes a convoqué tous les partisans d'un référendum pour « cadrer l'action » des trois semaines qui s'écouleront jusqu'au Congrès. Il serait question de doter ce « front » d'un porte-parole. Alain Vidalies, qui s'est joint à l'initiative, pense qu'une faille pourrait jouer en leur faveur : « Lors de la réunion du Congrès, chaque groupe a un temps d'expression : comment s'exprime-t-on quand on boycotte un vote ? Autant avoir un porte-parole en réserve. »


© SL

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