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Mon Mulhouse2
5 janvier 2008

Contre l'obésité infantile, un projet de loi limitant la pub

marianne2

Contre l'obésité infantile, un projet de loi limitant la pub

L'obésité infantile, fléau sanitaire grandissant, fait l'objet d'une proposition de loi qui vient d'être déposée contre la publicité alimentaire, l'un des facteurs de la pandémie.



Un million et demi d'enfants sont obèses et, en 2007, 87 % des publicités à destination des enfants portaient sur des produits trop riches en graisse, sucre ou sel. Pour l'Union Fédérale des Consommateurs Que choisir, seule une loi peut mettre fin au harcèlement alimentaire des enfants. Un an après la publication de son enquête sur le rôle de la publicité télévisée dans l'obésité infantile, l'UFC-Que Choisir démontre, étude à l'appui, que le harcèlement alimentaire des enfants à la télévision ne faiblit pas. L'absence de progrès notable (en 2006, 89 % des spots portaient sur des produits gras ou sucrés) montre, pour l'association, que les annonces de l'industrie au cours de ces douze derniers mois, « n'étaient que des engagements en trompe-l'œil ». En concentrant sa communication publicitaire sur des produits manifestement déséquilibrés, l'industrie agroalimentaire participerait, aux côtés des cantines défaillantes et des rayons déséquilibrés des grandes surfaces, à l'augmentation alarmante de l'obésité infantile.
Jusqu'ici, les pouvoirs publics refusaient de se saisir de ces dossiers, acceptant ainsi qu'avec une augmentation annuelle de 5,7 % la France se rapproche des Etats-Unis où 66 % des personnes sont en surpoids ou obèses. Depuis le mois de décembre 2007, le député UMP Alain Suguenot a déposé une proposition de loi la lutte contre l'obésité infantile et notamment contre l'abondance de publicités pour des produits gras et sucrés durant les programmes télévisés pour enfants. « Les deux dispositions principales concernent la prévention informative contre l'obésité dans les écoles et la publicité » explique l'attaché parlementaire de M.Suguenot. Roselyne Bachelot s'est saisie du dossier et le député est optimiste quant à un travail à la fois législatif et gouvernemental sur le sujet.

Mobilisation
Aux côtés des autres associations concernées par la problématique de l'obésité infantile, notamment la Peep, une association de parents d'élèves, l'UFC Que Choisir demande aux parlementaires de voter une loi interdisant la diffusion des publicités pour les produits les plus gras et les plus sucrés, lors des programmes pour enfants. Mais pour l'UFC cette mesure ne sera efficace que si elle s'inscrit dans le cadre d'une politique globale de prévention de l'obésité infantile, s'attaquant à l'ensemble des facteurs identifiés : « Apparemment le Gouvernement prend le sujet au sérieux. Nous espérons cependant une grande loi alors que pour l'instant la ministre a indiqué que des mesures d'encadrement seraient suffisantes. Or ces mesures existent déjà et elles n'ont aucun effet, il s'agit d'une auto régulation que ne respectent que certaines entreprises, notamment le syndicat du chocolat mais quid des autres telles que Nestlé, Haribo ou Danone ?» questionne le chargé de mission nutrition et alimentation pour l'UFC. Il ajoute : « Nous voulons des engagements écrits et réellement protecteurs des enfants ». L'Association nationale de l'industrie agro-alimentaire (Ania) reste muette pour le moment sur le problème. Chez Nestlé, on réplique que la charte européenne mise en place en décembre sur la publicité est respectée : « Nous ne faisons pas de publicité sur les barres chocolatées à destination des enfants. De plus, l'obésité ne se résume pas à la communication, c'est aussi un problème de comportement alimentaire ». Certes mais 87% des publicités sur les sucreries n'aident en rien à habituer les enfants à manger équilibré. D'après l'UFC, cette charte « c'est du pipeau, elle semble aller dans le bon sens mais en pratique elle ne marche pas ». Ailleurs en Europe, la situation évolue plus vite : depuis avril 2007 en Angleterre, la publicité pour certains aliments est interdite pendant les programmes « jeunes » destinés aux moins de 12 ans. Il est donc possible d'imposer aux entreprises agro-alimentaires des règles strictes et de définir les bons et les mauvais produits. Reste à savoir si le comportement des consommateurs suivra.


Samedi 05 Janvier 2008 - 07:48

Pauline Delassus

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