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Mon Mulhouse2
2 décembre 2007

Nicolas Sarkozy passe-t-il moins bien à la télé ?

lemondefr_grd

Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée, jeudi 29 novembre. | Reuters/HO

Reuters/HO

Nicolas Sarkozy lors de son intervention télévisée, jeudi 29 novembre.


Commence-t-il à lasser ? Le président de la République fait toujours un tabac d'audience (19 millions de personnes l'ont vu à la télévision jeudi 29 novembre), mais les téléspectateurs choisis par l'institut Médiascopie se sont montrés moins enthousiastes que les fois précédentes.

Equipés d'un "Médiascope" leur permettant d'indiquer à tout moment leur degré d'adhésion au propos du président (0 pour pas du tout d'accord, 10 pour tout à fait d'accord), la centaine de téléspectateurs, moitié de droite et moitié de gauche, ont très rarement poussé le curseur vers les valeurs extrêmes. Sauf lorsque le président a fait le constat "d'un vrai problème du coût de la vie" (entre 7 et 8, à droite comme à gauche) et de la "nécessité d'une grande discussion avec la distribution" (8,5 à droite, 7 à gauche).

 

Seules les mesures de pouvoir d'achat ont suscité l'adhésion générale, comme la diminution des cautions locatives (7 à gauche, 8 à droite) ou la hausse de la rémunération des heures supplémentaires dans la fonction publique (6 à gauche, 8 à droite).

Autre enseignement de l'expérience menée jeudi soir : à gauche, Nicolas Sarkozy ne fait plus recette. Pendant plusieurs mois, la confortable élection du président et l'ouverture à gauche avaient semé le trouble et la curiosité dans cet électorat. "Jusqu'à présent, face aux propos toujours très concrets et de bon sens de Nicolas Sarkozy, l'électorat de gauche se laissait séduire en direct, décrypte Denis Muzet, président de l'institut Médiascopie. Dans cette période de post-conflit social, on sent que l'électorat de gauche est davantage sur ses gardes, il manifeste moins d'empathie, moins de soutien." Mais pas encore de véritable rejet.

DES SUJETS CLIVANTS

On a assisté ainsi à un décrochage entre les électeurs de droite et de gauche chaque fois que le président a illustré sa promesse du "travailler plus pour gagner plus" : le panel de gauche, qui croyait en partie à cette promesse sarkozyste, fait désormais la moue quand il entend le président évoquer la possibilité de déroger aux 35 heures par des accords d'entreprise, ou évoquer le travail le dimanche.

En outre, certains sujets clivants ont refait leur apparition. Les électeurs de gauche ont manifesté leur désaccord lorsque le président a défendu son "paquet fiscal" (4,4 d'adhésion) ou a rendu responsable les 35 heures de la baisse de pouvoir d'achat des Français (4,5). Les électeurs de gauche ont manifesté leur hostilité lorsque le président a estimé "qu'on ne faisait pas grève quand on est étudiant" (moins de 4 à gauche).

A l'inverse, l'électorat de droite apprécie le retour du président aux "fondamentaux". Il applaudit lorsque M. Sarkozy assène qu'"une minorité ne doit pas bloquer une majorité" (8) ou que bloquer, "ça veut dire qu'on n'est pas sûr de ses idées" (9). Menée en parallèle ces jours-ci, une étude qualitative du même institut fait ressortir une "institutionnalisation" de l'image de M. Sarkozy, notamment après le conflit social qui, dans l'opinion, a fait "mûrir" son image et l'a installé en "sage", selon M. Muzet. Nicolas Sarkozy est-il menacé de "chiraquisation" ?

Christophe Jakubyszyn

Article paru dans l'édition du 02.12.07.

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