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14 novembre 2007

Grèves, syndicats, fonctionnaires : Sarkozy prépare-t-il une Tatchérisation radicale ?

BETAPOLITIQUE


quinquennat sarkozy | 12 novembre 2007 | Raphaël Anglade ( 6 commentaires )


Nous l’avons déjà souligné dans Betapolitique : Sarkozy est difficile à « prendre » pour les politiques traditionnels.

Il est difficile parce que, paradoxalement, il ne fonctionne pas en « politique ».

Ah bon ? Pourtant, il ne semble pas complètement nul à ce petit jeu. Tout le paradoxe est là. Nous avons aujourd’hui un Président qui fonctionne comme aucun équivalent dans la vie politique française. Son « ouverture », cette « peopolisation », ce vocabulaire ordurier, ces attitudes à la scarface dont le seul exemple en politique était, jusqu’à présent, Bernard Tapie...

Pas de vision de la France, pas de grand dessein, aucune attention aux fragiles constructions de l’histoire, aucun lien charnel avec le pays, aucun souci (en apparence) de sa place dans l’histoire.

Ce monsieur n’est pas un Président, c’est un PDG. Son cours de bourse, c’est sa cote de popularité. Il la surveille, la bichonne, et l’utilise. Quand il est en force, il en profite pour accumuler du capital : OPA hostiles (« Ouverture ») ou amicales (« Nouveau centre »). Sa technique de management : la pression, la terreur (les ministres « imbéciles »). Sa méthode : les réductions d’effectif. Son objectif : accumuler du capital.

Et pour quoi faire ? L’hypothèse optimiste (et légère), c’est qu’il ne le sait pas. Il copie, par imbibition, ses amis PDG du CAC 40, Lagardère, Bolloré, Bouyghes, Bernheim... Il les admire depuis qu’il les a fréquentés, et bichonnés, à Neuilly, dont il était le Maire et le principal avocat d’affaires.

L’hypothèse pessimiste, plus sérieuse, est qu’il sait parfatement à quoi il va utiliser ce capital. Son modèle évident, il l’a dit et redit off the record pendant la campagne, c’est Margaret Tatcher. Elle avait commencé comme lui : à peine élue, les mesures faciles, celles qui lui ont permis d’augmenter son capital, la patte blanche, le brouillage des cartes. Puis quand l’heure est venue de porter l’estocade, au bout de quelques années (dans le cas de Tatcher), l’épreuve de force. les grèves massives. Les syndicats qui tombent dans le panneau et se font briser les reins, la guerre des Malouines.

Tout montre que c’est ce que Sarkozy veut faire avec les régimes spéciaux. Tous les témoignages montrent qu’il a choisi son terrain : un sujet partiel, corporatiste, les salariés divisés, non seulement entre privé et public mais au sein du public, une cause syndicale fragile, difficile à défendre... En première analyse, nous l’avons dit dans Betapolitique, la cause est entendue. Il faudra bien, tôt ou tard, que la France travaille plus longtemps. La démographie l’exige. Le bon sens le reconnaît.

Sur ce terrain favorable, il veut l’épreuve de force et la victoire. Tout le montre aussi. Les retours qui parviennent, exceptionnellement, dans la presse, montrent que les syndicats sont provoqués, poussés à bout. Sarkozy veut l’épreuve de force. Il veut l’affrontement. Il ne veut pas seulement passer sa réforme, il veut surtout vaincre. Vaincre définitivement. Avoir le champ libre. Anéantir l’opposition. Et poursuivre sa politique de libéralisation.

Au moment où les grèves se préparent, il est un peu tard pour éviter ce piège. Le provocations sont trop fortes (y compris l’augmentation de 172 %, dernière manoeuvre en date). Les esptits sont trop échauffés. La France souffre trop de la baisse du poucoir d’achat et de la violence sociale.

Il n’y a plus qu’un espoir, c’est qu’il perde le défi qu’il a choisi. Il n’y a plus qu’une chose à faire, soutenir les grévistes. La préservation du droit social est à ce prix. C’est le jeu qu’à choisi le Président. C’est l’alternatice qu’il nous laisse...





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