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20 octobre 2007

Le G7 admoneste Pékin et veut rassurer les marchés

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Le G7 admoneste Pékin et veut rassurer les marchés
         

LEMONDE.FR | 20.10.07 | 11h48  •  Mis à jour le 20.10.07 | 12h12

Les ministres des finances du G7 – les sept pays les plus industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) –, réunis à Washington, ont fait passer deux messages très différents, vendredi 19 octobre. Le premier se voulait rassurant sur "une croissance mondiale qui reste forte", en dépit des "turbulences sur les marchés financiers, des prix élevés du pétrole et la faiblesse du marché immobilier américain".
Le second a consisté à hausser le ton face à la Chine et sa politique de monnaie faible. Le G7 se félicite bien "de la décision de la Chine d'accroître la flexibilité de sa monnaie", mais "au vu du gonflement de l'excédent de sa balance des paiements, nous la pressons de permettre une appréciation accélérée de son taux de change réel".

En termes diplomatiques, cette phrase signifie que les Européens joignent leurs protestations à celle des Américains. Ceux-ci ne se satisfont plus du tout des 5 % de réévaluation annuelle du yuan par rapport au dollar ; ceux-là se désespèrent que l'évolution de la monnaie chinoise par rapport à l'euro soit voisine de zéro.

L'expression de cette exaspération est destinée à conforter le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, et le commissaire européen au commerce Joaquin Almunia, qui se rendront en Chine dans quelques jours.

Sans attendre cette admonestation, Wu Xiaoling, la numéro deux de la banque centrale chinoise, avait certifié, le même jour, que son pays faisait de son mieux, mais qu'il modifierait son taux de change "de manière contrôlée, de sa propre initiative et de façon graduelle".

Le deuxième message est surtout destiné aux marchés. Ceux-ci s'inquiètent des conséquences de la crise des crédits immobiliers américains, de l'envolée des cours du pétrole et du risque de récession aux Etats-Unis.

Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor, et Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale (Fed), se sont montrés sereins, expliquant en substance : "Certes, la crise immobilière laisse planer une incertitude sur la croissance américaine, mais la demande se maintient et le marché de l'emploi est bien orienté. Laissons les traumatismes se cicatriser en douceur."  Le G7 a fait sien cet optimisme. Comme l'a dit, la ministre de l'économie et des finances françaises, Christine Lagarde  :  "J'espère que les marchés vont entendre." En revanche, le G7 est resté muet sur la faiblesse du dollar et du yen qui inquiètent les Européens presque autant que celle du yuan. M.Paulson a encore une fois affirmé "qu'un dollar fort est bon pour l'économie américaine", ce qui pourrait presque passer pour de l'humour au moment où le billet vert recule chaque jour avec l'assentiment des experts du Fonds monétaire international (FMI).

Le G7 s'est aussi penché sur les dysfonctionnements de la mondialisation constatés ces derniers mois. Il a examiné les nouveaux produits – pas toujours maîtrisés – de la finance, tels la "titrisation" des prêts hypothécaires, les fonds spéculatifs (hedge funds), les fonds vautours et les fonds souverains.

Le G7 fait pression sur les différents acteurs pour obtenir une transparence accrue et des codes de bonne conduite. Ces améliorations permettront peut-être d'éviter des crises ou des scandales, comme celui de la dette de la Zambie à l'égard de la Roumanie rachetée à vil prix par un fonds vautour qui a obtenu d'un tribunal son remboursement intégral, soit 400% de profit au détriment d'un pays très pauvre.

Face à ces ratés, les pays en développement regroupés au sein du G24 se sont payé le luxe de faire la leçon au G7. Il y a quelques années, ils étaient mal en point; aujourd'hui, c'est leur bonne santé qui permet au monde de conserver une croissance de 5 % l'an. Hier, ils quémandaient des prêts auprès du FMI pour surmonter des crises dont ils étaient responsables; désormais, ils sont les créanciers des pays riches.

Au nom du G24, Oscar Tangelson, vice-ministre de l'économie argentin, a sauté sur l'occasion en demandant au FMI "d'améliorer la surveillance qu'il exerce sur les économies avancées, en accordant autant d'attention à l'évaluation des faiblesses de ces dernières qu'à celles des économies émergentes".

Washington, envoyé spécial, Alain Faujas


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