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Mon Mulhouse2
9 octobre 2007

L'"immense part de mondanité" de Rachida Dati s'étale à la "une" des magazines

L'"immense part de mondanité" de Rachida Dati s'étale à la "une" des magazines
         

LE MONDE | 09.10.07 | 16h33  •  Mis à jour le 09.10.07 | 16h33

La lecture de La Gazette du palais ou de Actualité juridique ne suffisent plus pour suivre l'actualité de la chancellerie. Les magistrats, les avocats - et les journalistes - doivent aussi surveiller dans les kiosques les couvertures des magazines Gala, VSD ou même de Point de vue, pour y voir la garde des sceaux. Rachida Dati est partout.
Au bureau de presse du ministère, les "covers" sont encadrées. Leur ministre est bien vendue et elle fait vendre. Les trois heures consacrées à la ministre de la justice par Michel Drucker, dimanche 7 octobre sur France 2, sont la consécration d'une stratégie de communication et de personnalisation de la fonction, qui laisse pantois et perplexes les milieux judiciaires.

Le survol du magazine Point de vue a inspiré à l'avocat général à la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, une lettre à sa ministre dans laquelle il exprime son soutien à sa politique pénale et sa gêne devant "cette immense part de mondanité et de publicité qui vous voit conviée en qualité de garde des sceaux".

M. Bilger, qui avait affiché ses réserves sur le site Internet du Nouvel Observateur à propos de la "chouchou du couple présidentiel", récidive sur son blog à la vue de cette soirée de Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe LVMH, pour les 60 ans du couturier Dior : "Cet immense et contrasté paysage judiciaire n'est-il pas, avec son intensité dramatique, trop lourd pour pouvoir supporter un garde des sceaux qui s'adonnerait, sous notre regard de professionnels et de citoyens, à des incursions festives sans commune mesure avec la grandeur de sa charge et l'honneur de notre métier ?"

Le clou du dimanche chez Michel Drucker était le témoignage de Nicolas Sarkozy sur sa ministre et amie. Le président de la République racontait tranquillement qu'elle avait pleuré "toute la journée" quand il lui avait appris qu'il la nommait ministre. Au passage, le président comparait les magistrats de la Cour de cassation à des "petits pois", qui "se ressemblaient tous".

DOUBLE STRATÉGIE

Le service de communication du ministère de la justice grossit de jour en jour. La chancellerie a désormais un porte-parole, Guillaume Didier, qui tient un point presse hebdomadaire, où il se perfectionne en langue de bois. Et qu'on peut revoir sur le site Internet du ministère.

Une conseillère a rejoint la place Vendôme pour s'occuper de stratégie et de médias. Elle suggère des entretiens avec des avocats qui veulent défendre la ministre. Le point de vue sur "la justice et ses Diafoirus" de Jean-Claude Magendie, président de la cour d'appel de Paris, et d'Yves Repiquet, bâtonnier de Paris, (Le Monde du 20 septembre) est ainsi arrivé au Monde via la chancellerie.

La ministre de la justice a une double stratégie de communication. Elle utilise sa bonne image pour réconcilier les Français avec la justice. Elle s'attache à montrer la justice quotidienne, qu'elle a fait apparaître chez Michel Drucker, à une heure de grande écoute - de la greffière au travailleur social. Elle sillonne les tribunaux français, chaque semaine. Dans le même temps, elle utilise sa popularité contre l'impopularité des juges et bouscule les magistrats sous l'oeil bienveillant du président. Leur défense est aussitôt taxée de "corporatisme" ou d'immobilisme. C'est le combat inégal de Rachida contre les "petits pois".

Alain Salles


         

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